Bilan de ma saison musicale 2018/2019 [Partie 1]
L'heure du bilan est venue. Après mon top qui était un épisode plus ludique qu'autre chose, il est maintenant temps de revenir plus en profondeur sur une saison musicalement très riche. Diverse, variée, pleine de découvertes et d'émotions. Heureusement, ici, le bilan est un exercice moins rigoureux que si nous parlions finances par exemple. Encore que, j'ai eu massivement recours à excel afin de voir à quoi ressemblaient concrètement mes aventures musicales de septembre 2018 à juin 2019. Cela a été un outil utile et très puissant. Des choses se sont confirmées comme par exemple le fait que j’adore Mahler. Mais des choses totalement improbables sont sorties du chapeau, comme par exemple que j'avais entendu du Brahms lors de cinq concerts différents. Ça, spontanément, je ne l'aurais pas deviné.
Mais de façon plus prosaïque, il s'agit ici avant tout d'un témoignage. Je tiens à témoigner de ce que je vois. Témoigner de choses formidables qui se déroulent tous les jours à Paris et ailleurs. C'est d'ailleurs l'objet de ce blog tout entier, le témoignage. Au début, c'était pour moi, pour me souvenir plus facilement. Puis je me suis rendu compte que des personnes me lisaient, y prenaient goût. J'ai également constaté que mes retours pouvaient aussi intéresser les personnes concernées. Donc, je me suis fait le témoin infatigable de la musique. Avec ce bilan, je vais condenser en un seul endroit un succédané de ma saison. Car oui, j'ai écrit beaucoup de choses éparses, tant et si bien que cela peut être difficile de s'y retrouver. Ici, on aura une image plutôt fidèle de ce que j'ai vécu dans les salles de concert lors de la saison 2018/2019.
Avec ce bilan, je veux enfin que s’éclaircisse une chose. Qu'est ce qui peut conduire un jeune homme de 29 ans (lorsqu’il écrit ces lignes et même de 28 ans pendant une bonne moitié de la saison) à autant aller au concert.
(Edit: Devant l'ampleur de la tâche, ce bilan sera publié en plusieurs parties. Voici la première !)
Drôle de façon de commencer un bilan mais il faut bien débuter quelque part. Et oui, j’ai été confronté à de la musique dont je n’ai pas parlé ici tant c’était… différent.
Spectacle musical avec une once de théâtre où une pianiste et un violoncelliste revisitent avec humour des classiques du répertoire. Assez plaisant et drôle. Le jeu évident étant d’essayer de reconnaitre ce qu’on entend.
Le Balcon 30/03/2019
Alors là, c’était juste trop spécial. Un truc vraiment inclassable qui ne m’a pas laissé indifférent mais je ne me voyais pas du tout écrire là-dessus. Mais musicalement, ça décoiffait !
Programme:
Gérard Grisey (1946-1998)
Manifestations (1976), pour petit orchestre de débutants.
Frédéric Blondy
Un Trait de lumière incandescent (2019)
Terry Riley
In C (1964)
Le Balcon à l’Athénée, c’est un gros hight concept ! pic.twitter.com/sIIYTFLcGV
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) March 30, 2019
Le tremplin jeunes cheffes d'orchestre
Je n'ai pas fait d'article sur cet événement qui a eu lieu à la Philharmonie mais France Musique s'en est chargé à ma place. Néanmoins, j'en ai abondamment parlé car j'y ai fait deux rencontres fantastiques. La compositrice Camille Pépin et la Cheffe d'orchestre Lucie Leguay.
J'ai assisté à deux reprises aux enregistrements de cette fabuleuse émission sur la Radio éponyme. Mais ce sont de véritables concerts, qui ont le mérite d'être gratuits. J'ai ainsi pu écouter la violoniste Marina Chiche en décembre 2018. J'ai également eu le plaisir d'entendre la pianiste Célia Onéto Bensaid dans son arrangement de West Side Story de Bernstein. Pour écouter ça, suivez les liens que je mets en dessous !
Le Classic Club est une émission de la radio France Musique enregistrée à l'hôtel Bedford à Paris. Présentée par Lionel Esparza, chaque soir, un ou plusieurs invité sont conviés à sa table afin d'échanger sur leurs actualités. L'ambiance est conviviale et le bar propose des boissons vraiment excellentes. Et pour l'émission de fin d'année, un petit concert était même organisé. Un très bon souvenir !
Cette saison, je ne peux pas dire que j'ai été assidu à l'opéra mais je suis quand même parvenu à y aller trois fois, ce qui n'est pas rien. Et encore mieux, j'y suis allé deux fois sans bourse délier
J'aime bien l'opéra, le répertoire est divers et varié et je suis ouvert à tout théoriquement. Enfin à tout ce qui n’occasionnera pas mon endormissement. J'aime bien ce qui est kitsch, j'aime bien ce qui est moderne. Mais je dois bien vous avouer que ce que je préfère à l'opéra, ce sont les sopranos !
Lors de cette saison, je me suis rendu une fois à Garnier, deux fois à Bastille. Cela a donné lieu à trois billets
Où j'ai été attiré par la Soprano Barbara Hanigan. Musicalement, la mélodie n'était pas mise en avant, les voix chantaient dans des registres assez désagréables, toutefois, la mise en scène très sobre avait beaucoup d'élégance et magnifiait le palais Garnier.
Pour bien fêter l'année Berlioz, il fallait donner cet opéra monumental, à Bastille ! C'était la première oeuvre produite dans ce lieu il y a 30 ans pour son inauguration. Une fois de plus, le sens de la démesure de Berlioz fait son œuvre et on en ressort en fredonnant certains arias. Expérience vivifiante ! Même si ça durait cinq heures.
Pour perpétuer ma vénération de Chostakovitch. Le seul spectacle où j'ai payé ma place d'ailleurs. Et chaque euro dépensé a été justifié. C'est de l'opéra, mais aussi du théâtre. Art total où on vit les choses de manière viscérale. Sans doute mon meilleur moment de la saison à l'opéra.
Gustav Mahler
(1860-1911)
Gustav Mahler, pendant longtemps, j’ai évité ce compositeur. Et pourtant, on le retrouve en tête du classement des compositeurs les plus fréquentés lors de ma saison musicale. Que de chemin parcouru. Mais cela fait un peu écho avec sa musique au cours du 20ème siècle. Un peu oubliée pour enfin être célébrée et jouée partout. Il avait dit que son temps viendrait et il avait raison. Qu’elle est loin l’époque de la musique dégénérée où il avait été cloué au pilori post mortem par les nazis. Mes appréhensions vis-à-vis de ce compositeur ont toutes été balayées lors d’un concert fondateur où j’ai découvert sa Totenfeier en 2015. Et depuis, j’ai été pris d’une frénésie tant sa musique me touche. Tant le message véhiculé me semble explicite. J’ai littéralement l’impression de voir ce qu’il me montre avec sa musique. Je risque de passer encore beaucoup de saisons en sa compagnie.
Fréquenté lors de 11 concerts
Œuvres découvertes en concert cette saison
Symphonie n°7 en mi mineur "Chant de la nuit"
Symphonie n°8 en mi bémol majeur "des mille"
Doublons
Symphonie n°1 en ré majeur "Titan" ici et ici
Symphonie n°3 en ré mineur ici et ici
On se s'en lasse pas !
Symphonie n°2 en do mineur "Résurrection"
Symphonie n°6 en la mineur "Tragique"
Bilan: J'ai enfin terminé mon intégrale des symphonies de Mahler en concert, et j'ai même ajouté le Chant de la Terre. Les Lieders orchestrés par Berio, c'est du bonus !
Ludwig Van Beethoven
(1770-1827)
Retrouver Beethoven en 2ème position avec 8 concert m’étonne car je ne m’étais pas rendu compte d’avoir eu autant de programmes avec lui. Et cela ne m'étonne pas car je vénère ce compositeur depuis que je suis adolescent. J'adore écouter (et jouer) sa musique. Ma saison beethovenienne peut se résumer à un seul concert qui lui était entièrement consacré. Organisé par les Déconcertants à la salle Colonne fin 2018, il s’agissait de célébrer son anniversaire lors d’un marathon. J’ai découvert énormément de sa musique cette saison. Même si je suis un fanatique de ce compositeur depuis le plus jeune âge, j’ai encore tellement de ses compositions à appréhender, notamment en musique de chambre !
Fréquenté lors de 8 concerts
Œuvres découvertes en concert lors de cette saison
La Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125 (Enfin !)
Sonate pour violon et piano n°4 op 23
Sonate pour violon et piano n°8 op 30
Trio op.70 n°2 en mi bémol majeur
7 variations pour violoncelle et piano sur le thème "Bei Männern welche Liebe fühl" WoO 46
Ouverture d’Egmont op 84
Sonate pour violon et piano n°7 en do mineur, opus 30 n°2
Quatuor à cordes en si bémol majeur, opus 18 n°6
On se s'en lasse pas !
Concerto pour piano n°5 "Empereur" en mi bémol majeur opus 73
Symphonie no 3 en mi bémol majeur
Concerto pour violon en ré majeur, op. 61
Bilan: On constatera une forte prédominance de la musique de chambre dans mes découvertes en concerts cette saison ! Une seule symphonie, une ouverture et deux concertos. Tout le reste ne nécessitait pas d'orchestre.
Dmitri Chostakovitch
(1906-1975)
Fréquenté lors de 8 concerts
Chostakovitch est 2ème ex equo avec Beethoven, et ça tombe bien, on le surnommait le Beethoven du 20ème siècle. Moi, personnellement, je n’ai saisi l’importance de ce compositeur que en 2017. Bien entendu, je connaissais son nom, notamment grâce à sa fameuse valse qu’on entendait très souvent dans des publicités. Mais son œuvre ne se résume pas à cela, bien au contraire. Ses symphonies sont de sacrés morceaux. Sa musique de chambre est inventive. Et son opéra est vraiment incroyable. Il a bien égayé ma saison !
Œuvres découvertes en concert lors de cette saison
Symphonie n°4 en ut mineur op. 43
Symphonie n°6 en si mineur op. 54
Quatuor à cordes n°8 en ut mineur op.110
Concerto pour piano et orchestre n°1 op. 35
Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle en sol mineur op. 57
Lady Macbeth du district de Mtsensk (Opéra)
Doublons
Symphonie n°5 en ré mineur, op. 47 ici et ici
On se s'en lasse pas !
Symphonie n°10 en mi mineur, op. 93
Bilan: Répartition assez équilibrée entre symphonies, musique de chambre et opéra. Et surtout, au niveau de ses œuvres majeures, j'ai été très bien servi !
Hector Berlioz
(1803-1869)
Hector Berlioz, un compatriote. Un nom connu même des non mélomanes comme il fait partie des Aristochats ! Pendant longtemps, j’ai été assez étranger à sa musique puis j’ai découvert son Réquiem en concert l’année dernière. Un choc. Et comme les choses sont plutôt bien faites, 2019 est l’année Berlioz, sa musique était programmée partout de sorte que j’ai pu continuer l’exploration de son œuvre. Et quelle œuvre. J’ai passé de très agréables moments grâce à lui cette saison.
Fréquenté lors de 6 concerts
Œuvres découvertes en concert lors de cette saison
La Symphonie Fantastique vidéo ici
On se s'en lasse pas !
Bilan: Année Berlioz oblige, on tape que des gros morceaux ! Six soirées seulement mais six œuvres extraordinaires.
Johannes Brahms
(1833-1897)
Brahms, je suis étonné de le trouver dans mon top 5 des compositeurs les plus entendus lors de cette saison. Pour la simple et bonne raison que je ne m’étais absolument pas rendu compte que j’avais assisté à cinq concerts où il était au programme. Et pourtant, le fait d’entendre trois de ses quatre symphonies aurait déjà dû me mettre la puce à l’oreille. Avec un petit zest de musique de chambre, on arrive à ce total. Brahms, c’est le romantisme mais c’est aussi la rigueur dans l’écriture. Même s’il a vécu à la fin du 19ème siècle, il semblait regarder vers le passé là où ses contemporains rivalisaient d’audaces. Et pourtant, sa musique n’en est pas moins émouvante.
Fréquenté lors de 5 concerts
Œuvres découvertes en concert lors de cette saison
Quintette à cordes n°2 en sol Majeur op.111
Symphonie n°1 en ut mineur, op. 68
Sextuor n°2 en sol majeur op.36
On se s'en lasse pas !
Symphonie n°3 en fa majeur, op. 90
Symphonie n°4 en mi mineur, op. 98 vidéo ici
Bilan: Trois symphonies, deux œuvres de musique de chambre, un bel équilibre. C'est toujours un plaisir de vivre les 3ème et 4ème symphonies en concert, l'intégrale de l'ONF a bien aidé cette saison.
Dans un monde idéal, il ne devrait pas être nécessaire de faire de distinction mais nous n'y sommes pas encore. Dans ma démarche, je voulais surtout mettre en avant les compositeurs les plus récurrents de ma saison, les cinq premiers, cela me semblait cohérent. Mais à ce rythme, j'allais difficilement pouvoir mettre une compositrice en avant. En effet, si une compositrice est jouée une fois dans la saison, c'est déjà pas mal malheureusement...
Mel Bonis
(1858-1937)
J'ai entendu une seule de ses œuvres. Il s'agissait d'un concert de musique de chambre dans la saison du midi trente du national. L’œuvre en question était Scènes de la forêt pour flûte, alto et harpe. Pour en savoir davantage au sujet de cette compositrice, je vous invite à écouter la chronique que lui avait consacrée la journaliste Aliette de Laleu sur France Musique.
Lili Boulanger
(1893-1918)
Compositrice qui gagne vraiment à être connue. Soeur de la célèbre Nadia Boulanger, elle est partie trop tôt à cause de la tuberculose. J'ai entendu deux très belles œuvres de cette compositrice lors d'un concert du COSU au grand amphithéâtre de la Sorbonne. Il s'agissait D'un soir triste et D'un matin de printemps. Pour en savoir davantage à son sujet, je vous invite à écouter cette chronique du compositeur Christophe Chassol sur France Musique.
Elise Bertrand
J'ai eu le plaisir d'entendre la musique de la jeune compositrice Elise Bertrand cette saison. Et le bonus avec les compositrices contemporaines, c'est qu'on peut leur parler. Quatre œuvres étaient au programme pour un concert donné le 8 mars 2019 (date ô combien symbolique), à la mairie du 5ème arrondissement de Paris. Il s’agissait des pièces suivantes:
Impressions liturgiques pour flûte et piano, opus 2
Sonatine pour flûte piccolo, opus 6 (création mondiale)
Quasi Variazioni pour piano, opus 7
Sonate pour violon et violoncelle, opus 8 (création mondiale)
Je dois avouer un petit faible pour la sonate pour violon et violoncelle. (En cliquant sur le nom des œuvres, vous pourrez les voir en vidéo.)
Clara Schumann
(1819-1896)
Clara Schumann est une des premières compositrices dont j'ai entendu parler au cours de ma vie. Et elle est loin de n'être que la femme de. Pianiste accomplie, musicienne de grand talent, elle laisse derrière elle une œuvre qu'on aurait tort de négliger. J'ai eu grand plaisir à entendre ses 3 Romances pour violon et piano, opus 22 interprétées par Julien Hanck et Elise Bertrand lors d'un concert dans un lieu étonnant !
Eleonor Alberga
Encore une compositrice contemporaine. Je l'ai découverte à l'occasion d'un concert donné au Musée d'Orsay dans le cadre de l'exposition Le Modèle Noir. Superbe soirée en compagnie du chef Clément Mao-Takacs et de son Secession Orchestra. Superbe exposition et le concert renforçait l'expérience. Nous avons eu la chance d'entendre en création française de Langvad.
Le lieux d’un concert est souvent tout aussi important que les interprètes. Si ce n’est plus. A Paris et en région parisienne plus largement, nous sommes assez bien dotés. Avec la philharmonie, l’auditorium de Radio France, la Seine Musicale, le Palais Garnier, l’opéra Bastille, il y a de quoi faire. Mais lorsqu’on sort des sentiers battus, on trouve des lieux tout aussi intéressants et qui ne sont pas forcément dédiés à 100% à la musique. Ce sont ces lieux que je vais évoquer.
La chapelle expiatoire
La chapelle expiatoire est un lieu très solennel. Édifiée au dessus de l'ancien cimetière de la Madeleine lors de la Restauration, à l'initiative du Roi Louis XVIII, elle a avant tout pour but de rendre hommage au Roi Louis XVI qui après avoir été guillotiné avait été inhumé dans ce cimetière. Ce lieu étant en effet le plus proche de l'échafaud, bien pratique !
De nombreux concerts de la saison Inventio s'y déroulent. Lieu magnifique et solennel et très beau cadre pour la musique. Toutefois attention, en dehors de l'été, il y fait très froid !
Mairie du Vème arrondissement de Paris
Je ne pensais pas qu'il était possible d'y faire des concerts, et pourtant, la salle des mariages s'y prête parfaitement. C'était le 8 mars 2019, avec les déconcertants, très belle soirée et très bel endroit. Surtout que j'ai été un grand habitué de ce quartier, entre le jardin du Luxembourg et les nombreuses bibliothèques qui sont dans le coin. Lieux visités avec assiduité par l'étudiant studieux que j'ai été.
Musée d'Orsay
Le musée d'Orsay a un superbe petit auditorium ! La saison musicale y est assez riche et je garde vraiment un bon souvenir du concert sur le modèle noir. C'était la première fois que j'y allais pour la musique et j'ai beaucoup apprécié cette expérience différente de mes visites habituelles.
Institut National des Jeunes Aveugles
Chaque année se déroulent, dans la salle André MARCHAL, un certain nombre de manifestations musicales à caractère pédagogique. Et je ne connaissais pas du tout cet établissement public dédié aux aveugles. Et pourtant, ils ont une salle magnifique avec un très bel orgue. Et le fameux André Marchal qui donne son nom à cette salle était lui même organiste et aveugle. Une belle découverte, et je garde un excellent souvenir du concert de musique de chambre d'Elise Bertrand et Julien Hanck. L'INJA se situe au 56, boulevard des Invalides (sans ironie aucune) dans le 7ème arrondissement.
Salle Colonne
Pour le coup, c'est une salle avant tout dédiée à la musique. Assez vaste, bonne acoustique tout en conservant une belle proximité avec les musiciens. En plus de cela, elle se situe dans le 13ème arrondissement, sans doute l'endroit de Paris le plus commode pour moi. Les Déconcertants s'y produisent souvent. Mais j'y ai également entendu le jeune pianiste Dimitri Malignan pour un récital.
Grand amphithéâtre de la Sorbonne
Salle prestigieuse s'il en est, elle peut même donner envie de fréquenter l'université française dans un pays qui ne jure presque que par ses Grandes Ecoles. Les Présidents de la République aiment s'y exprimer et y débattre. Mais c'est également une magnifique salle pour les concerts. Le COSU y a donné une fantastique Eroica. En revanche, une fois installé dans la salle, je me suis demandé comment les étudiants prenaient des notes pendant les cours. En effet, il n'y a pas de table dans cet amphithéâtre ! Mais comment se concentrer sur un cours alors qu'il y a tant de splendeur à contempler pour nos yeux ? C'est un endroit à visiter au moins une fois.
Basilique de Saint-Denis
Cela faisait des années que je rêvais d'assister à un concert dans la basilique à l'occasion du festival de Saint Denis. En 2016, j'avais assisté à un concert mais il avait eu lieu à la légion d'honneur. La dernière demeure des rois de France est un endroit majestueux, magnifique, une joyau de notre patrimoine. Son acoustique en revanche laisse à désirer. Enfin, si on se situe au fond. Toutefois, l'Orchestre Philharmonique de Radio France s'en est très bien sorti sous la baguette de Myung Whun Chung dans la Symphonie n°2 de Mahler. Et last but not least, lors de ce concert, j'ai eu l'immense joie de croiser le Président Hollande qui était placé juste derrière moi. Je n'ai pas pu résister à la tentation d'immortaliser ce moment. Pour une première dans l'antre des rois, voici qu'un ancien chef de l’État m'honorait de sa présence. Je pense que ce cliché résume bien cette saison royale pour moi !
Comme je vous l'ai déjà dit à l'occasion de mon top 10 de la saison, la musique symphonique est le genre qui a ma préférence. Comme j'y suis déjà revenu assez largement, notamment dans le top, et parmi les compositeurs évoqués plus hauts, je vais être assez bref. J'aurai également l'opportunité de mettre en avant des concerts qui ne sont pas apparus dans le top et qui pourtant étaient très intéressants.
Symphonie no 6 en la majeur, WAB 106 d'Anton Bruckner
Très belle interprétation de cette symphonie par l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Chung. Le compositeur parlait de sa symphonie la plus effrontée et en effet, beaucoup d'audace dans cette musique. Surtout au niveau des figures rythmiques. Mais c'est toujours aussi bien construit. Un moment très agréable.
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Superbe 6ème de Bruckner par Chung à la tête du @PhilharRF ! Pleine de pêche, de hardiesse et d’effronterie avec une superbe petite harmonie ! Belle soirée à la @Maisondelaradio ! pic.twitter.com/ZdCc3Er0EO
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) April 12, 2019
Star Wars Episode IV: Un Nouvel Espoir
Star Wars en ciné concert, ça a juste été un gros kiff. L'opportunité d'entendre cette musique en live ne se présente que très rarement. Il ne fallait pas manquer ce rendez-vous. On se rend compte dans ces conditions que John Williams est encore plus grand que ce que l'on imaginait. Un souvenir inoubliable. Et L'ONDIF a été fabuleux.
Le Tweet
C’est bien la premier séance de cinéma de ma vie où je ne vois personne bouger pendant le générique de fin. Et c’était même pas pour un Marvel. Je me suis senti moins seul du coup. Musicalement, c’est le meilleur moment.
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) January 4, 2019
Ici, je vais surtout parler des orchestres que j'entends rarement mais que j'ai eu le plaisir de voir en concert cette année. Par conséquent je n'évoquerai pas l'Orchestre Philharmonique de Radio France sachant que j'ai assisté à pas moins de douze concerts de cet ensemble. Je n'évoquerai pas non plus le National car ça fait déjà dix concerts (et 11 si je compte celui de début juillet). L'Orchestre de Paris, je ne l'ai entendu que cinq fois, mais c'est aussi un gros résident à Paris. Ceux-là, c'est vraiment mon quotidien ! Et puis ils sont déjà largement représentés dans mon top.
Le Boston Symphony Orchestra
Création: 1881
Directeur musical: Andris Nelsons
J'ai assisté à deux concerts de cet orchestre. Un week-end complet lui était dédié. Il fait partie des formations les plus prestigieuses des États-Unis et je dois bien avouer que j'ai été impressionné par son niveau. J'ai déjà évoqué ces deux concerts plus haut étant donné qu'ils ont joué la 3ème de Mahler et la 4ème de Chostakovitch !
Münchner Philharmoniker
Création: 1893
Directeur musical: Valery Gergiev
J'ai beaucoup d'affection pour la ville de Munich car je l'ai visitée lorsque j'étais au collège. Je ne suis pas allé y écouter l'orchestre mais cet orchestre est venu à moi avec le plus beau des cadeaux, la Symphonie des Mille de Mahler ! Un souvenir pour la vie. Cette formation a d'ailleurs créé de nombreuses oeuvres de ce compositeur. Enfin, Célibidache y a fait un passage très remarqué. J'étais très heureux de pouvoir assister à un concert de cet orchestre qui compte.
Bergen Philharmonic Orchestra
Création: 1765
Directeur musical: Edward Gardner
J'ai eu la chance d'assister à un concert de ce très ancien ensemble. Ils sont venus à la Seine musicale, notamment pour jouer la musique de Grieg qui n'est autre que leur ancien directeur musical. Moment fabuleux de ma saison où en prime, j'ai enfin eu l'opportunité d'entendre la pianiste allemande Alice Sara Ott. Je la connaissais depuis des années sur Youtube. Il y avait également la première symphonie de Brahms, ce concert est évoqué à l'entrée concernant ce compositeur.
Insula Orchestra
Création: 2012
Directrice musicale: Laurence Equilbey
Insula Orchestra est l'orchestre résident de la Seine Musicale. Il est dirigé par Laurence Equilbey et il a la particularité de jouer sur des instruments anciens de l'époque baroque. Ainsi, il était vraiment très tentant d'aller les entendre dans la Passion selon Saint Jean de Bach pendant la semaine sainte. Chaque année, l'opportunité d'écouter une passion se présente mais cette fois ci, je l'ai saisie ! Très beau souvenir. Je commence à apprécier de plus en plus la démarche historiquement informée.
Orchestre National d'Île de France
Création: 1974
Directeur musical: Enrique Mazzola (jusqu'en 2019) Case Scaglione (à partir de la saison 2019/2020)
Pourquoi j'aime tant l'ONDIF ? Déjà parce que la mère d'une de mes meilleures amies y joue. Mais surtout parce qu'il entre dans ses missions d'aller jouer dans toute l'Île de France. Je garde toujours un très beau souvenir de leur passage à l'Haÿ les roses, presque littéralement sur le pas de ma porte, afin de donner un concert éducatif en compagnie de Jean-François Zygel. Ils y décryptaient la Symphonie n°40 en sol mineur de Mozart . Moment magique. Cette saison, je ne les ai entendus qu'une seule fois, mais quel concert ! Rien de moins que Star Wars. Il ne m'en fallait pas davantage pour être marqué très positivement cette année.
Orchestre national des Pays de la Loire
Création: 1971
Directeur musical: Pascal Rophé
J'ai assisté à un concert de l'ONPL mais c'était à la philharmonie. En général, lorsque j'entends parler de Nantes, il s'agit soit de football, soit de ZAD. Du coup cela m'a évoqué la plaisanterie de mauvais goût de dire que ces musiciens ne ressemblaient ni à l'un, ni à l'autre. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé leurs vêtements ! Et musicalement aussi, j'y ai trouvé mon compte avec les Lieders de jeunesse de Mahler évoqués plus haut. Les orchestres de Province ont vraiment un niveau excellent.
Chœur & Orchestre Sorbonne Université
Directeur musical: Sébastien Taillard
Le COSU est composé d'étudiants inscrits à l'Université de Paris. Une grande partie du contingent provient de l'UFR de musique et musicologie de Clignancourt. Ils répètent d'ailleurs dans cet endroit. Ils ont ont une programmation riche et variée et bien entendu, le grand amphithéâtre de la sorbonne ce qui est quand même assez cool. Et leurs tarifs sont très raisonnables.
Secession Orchestra
Création: 2011
Directeur musical: Clément Mao-Takacs
C'est une formation à géométrie variable, composée d’une soixantaine de musiciens, du format chambriste à la grande formation symphonique. Et ils peuvent oser toutes les facéties. Aller à un de leur concert, c'est la garantie de découvrir du répertoire. Une très belle découverte pour moi cette saison. Cela faisait longtemps que j'entendais parler de cet orchestre mais c'est la première fois que j'ai franchi le pas au Musée d'Orsay.
Les Déconcertants
Création: 2014
Directeur musical: Pierre-Alexis Touzeau
Directeur artistique: Julien Hanck
Pour parler des Déconcertants, citons simplement leur site internet !
L’Ensemble Les Déconcertants est un orchestre modulaire promouvant l’expérience de jeunes professionnels, dans des programmes riches et uniques et avec la volonté de toucher les néophytes comme les plus grands mélomanes.
Et ajoutons que leurs concerts sont gratuits et qu'ils sont très sympathiques. Une de mes plus belles découvertes de la saison, je suis déjà un inconditionnel.
Si vous voulez faire mumuse avec mon tableur, allez-y !
Et c'est déjà la fin de la première partie. La suite ici !