Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pages

Publié par andika

Aussi étonnant que cela puisse paraitre aujourd'hui, en ce printemps 2020, il y a bel et bien eu une saison musicale qui s'est déroulée plus ou moins sans encombres. Ou plutôt, je reformule, qui s'est déroulée avec beaucoup d'encombres. Jamais de ma vie je n'ai vu une saison aussi sinistrée, aussi mutilée. Pour faire simple, la saison 2019/2020 a accumulé toutes les calamités possibles et imaginables, allant chacune d'une intensité croissante, jusqu'au bouquet final se résumant en l'annulation pure et simple de tous les concerts sur le territoire de la république à compter du Lundi 16 mars 2020. Ce jour là, en effet, le Président de la république a annoncé le grand confinement. Mais bien avant cela, en guise de préliminaires, nous avons eu droit au mouvement social contre la réforme des retraites, notamment (et surtout) dans les entreprises publiques de transports. Cela rendant les déplacements beaucoup plus difficiles et pénibles. Notamment pour se rendre au concert... L'Opéra de Paris s'est également joint à la danse (vous avez le jeu de mots j'espère) et les annulations de représentations pour cause de grève se sont multipliées. Je ne me suis jamais autant félicité de ne pas être très assidu à l'Opéra de Paris que cette saison. Mais j'ai fini par être rattrapé par les mouvements sociaux. Radio France a elle aussi été contaminée. Une grève d'une ampleur sans précédent a touché les formations musicales de la maison ronde afin de contester un énième plan d'économies, visant notamment à mutiler le Chœur. Et là, je suis un assidu de Radio France, et je l'ai bien sentie cette grève là. Mais pendant cette période difficile, la Philharmonie de Paris, et le Théâtre des Champs-Élysées n’annulaient rien du tout et sont donc devenus des refuges. Enfin, ils n'annulaient rien avant la pandémie de la Covid-19. Malgré tout cela, je suis parvenu à assister à 32 concerts cette saison entre septembre 2019 et mars 2020. Je me suis même exporté en Allemagne pour un week-end, une première ! Toutefois, imaginer qu'un concert symphonique se déroule avant la fin juin 2020 serait faire preuve d'un optimisme proche de la sottise. Mais à quelque chose malheur, est bon, cela me permet de faire mon top dès maintenant. Alors, vous connaissez déjà la formule et si vous ne la connaissez pas, voici deux rappels pour 2019 et 2018.

10) [Auditorium du Louvre]Secession Orchestra, Clément Mao – Takacs, 25/09/2019: Voyage en Italie

Programme

Fiona McGown, mezzo-soprano
Yu Shao, ténor
Romain Dayez, baryton
Secession Orchestra
Clément Mao – Takacs, direction

Igor Stravinsky
Pulcinella, ballet intégral

Felix Mendelssohn-Bartholdy
Symphonie n° 4 en la majeur opus 90 « Italienne » version révisée de 1834

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

En ce début de saison, j'ai faim de concerts ! Le sevrage de l'été a été particulièrement long et je me sens d'attaque pour de nouvelles découvertes ! L'opportunité de couvrir le concert d'ouverture de saison du Secession Orchestra ne pouvait pas se refuser. Surtout que le programme promettait un voyage en Italie. Voyage en Italie, certes, mais avec aucun compositeur italien... Étrange. Mais très excitant.

Pourquoi j'ai aimé ?

Déjà, grâce à la note de programme très étayée et écrite avec une plume raffinée par le chef d'orchestre,  Clément Mao – Takacs. Une lecture très enrichissante, pleine d'érudition et de passion. Et puis la musique était magnifique. La Pulcinella de Stravinsky est une rareté très plaisante, et les chanteurs étaient très talentueux. Enfin, la symphonie italienne de Mendelssohn est un enchantement, et cette partition est parfaitement dimensionnée pour l'orchestre. Enfin, l'auditorium de Louvre est un très bel endroit, et passer sous la pyramide avant d'assister à un concert est un grand plaisir.

9) [Philharmonie] Orchestre National de France, Emmanuel Krivine, 01/10 2019: Viva Bruckner !

Programme

Robert Schumann
Concerto pour violon et orchestre

Anton Bruckner
Symphonie n°9

Renaud Capuçon violon
Orchestre National de France
Emmanuel Krivine direction

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

En ce début de saison, je m'intéresse de plus en plus à Bruckner. J'écoute ses symphonies religieusement et je ressens le besoin de prolonger l'expérience au concert. L'été précédent, j'avais découvert un superbe disque de Manfred Honeck dirigeant l'Orchestre de Pittsburg justement dans la 9ème de Bruckner. J'avais été secoué par le deuxième mouvement assez axé sur le rythme et annonçant un peu le Sacre... de Stravinsky.

Pourquoi j'ai aimé ?

D'une part, j'ai assisté à ce concert avec une amie que j'aime énormément, et c'était très sympa de passer ce moment avec elle. Ensuite, entendre le National à la Philharmonie, c'est tellement rare que ça en fait un événement. C'était leur deuxième fois après une mémorable Damnation de Faust. Et puis, pour une fois que j'entendais Renaud Capuçon dans une salle de concert et non pas à la télévision ! Il a offert une très belle interprétation du Concerto pour violon de Schumann. Mais je dois bien avouer que j'ai davantage encore été subjugué par la 9ème symphonie de Bruckner dirigée de façon énergique par Emmanuel Krivine. Un très beau souvenir.

8) [Radio France] Orchestre Philharmonique de Radio France, Mikko Franck, 20/09/2019: Enfin le Boléro !

Programme

Igor Stravinsky
Quatre chants paysans russes

Serge Prokofiev 
Concerto pour piano et orchestre n°2

Claude Debussy 
La Damoiselle élue

Maurice Ravel
Boléro

Melody Louledjian soprano
Emanuela Pascu mezzo-soprano
Nikolaï Lugansky piano
Maîtrise de Radio France
Sofi Jeannin chef de chœur
Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko Franck direction

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

C'est la rentrée mais je me sens fatigué. Pendant les trois premières semaines de septembre, je n'ai pas assisté à un seul concert alors que j'observais mes amis reprendre leur activité frénétique. Mais je m'y étais remis la veille et j'avais bien l'intention d'assister à la rentrée du Philhar'. La coupure estivale me faisant vivre avec l'absence de cet orchestre qui rythme souvent mes fins de semaines. Et puis, le programme franco-russe était des plus appétissants avec en prime, le Boléro de Ravel. Une des œuvres les plus célèbres du répertoire classique et pourtant, je ne l'avais encore jamais eue dans un programme.

Pourquoi j'ai aimé ?

C'était tout d'abord pour moi de voir à l’œuvre le pianiste russe Nikolaï Lugansky et j'ai pu constater qu'il était sacrément bon. Surtout lorsqu'on voit à quel point le 2ème concerto de Prokofiev est redoutable. J'ai également beaucoup apprécié les chanteuses Melody Louledjian et Emanuela Pascu. Enfin, quel plaisir d'entendre l'orchestre jouer le Boléro de Ravel et surtout, de voir le plaisir qu'ils ont de le faire. Une très belle soirée qui annonçait une saison fructueuse...

7) [Philharmonie] Orchestre National du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev, 09/12/2019: Et la grève s'invita dans ma saison musicale

Programme

Franz Liszt

Concerto pour piano n° 1 en mi bémol majeur

Dmitri Chostakovitch

Symphonie n° 8 en do mineur op. 65

Orchestre National du Capitole de Toulouse

Tugan Sokhiev, direction

Lucas Debargue, piano

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

Ça y est, la grande grève a commencé et moi qui avais ce concert dans mon calendrier depuis belle lurette, je commençais à m'inquiéter. Mais bon, impossible de manquer un tel programme. J'avais déjà raté l'opportunité d'écouter la 8ème de Chostakovitch un an avant et il était hors de question de passer mon tour. Par chance, quelques lignes de métro circulaient encore, et puis mon bureau se situait à Paris intramuros. Mais impossible d'entrer dans la rame de la ligne 7 à Pyramide. Deux métros passent, tous bondés. Ayant une avance raisonnable, j'ai donc décidé de rallier la porte de Pantin à pied, à partir du 9ème arrondissement. J'ai découvert à cette occasion que la rue Lafayette était très longue. Enfin arrivé Avenue Jean Jaurès, je me suis arrêté à un troquet histoire de me désaltérer. C'était bien la moindre des choses après près de 7km de marche  !

Pourquoi j'ai aimé ?

J'ai découvert le pianiste Lucas Debargue à l’œuvre, et j'en avais tellement entendu parler que j'étais très heureux de voir ce qu'il valait sur place. Mais la raison majeure qui m'amenait à la philharmonie comme je l'ai déjà dit, c'était la Symphonie n°8 de Chostakovitch. Même si ça a mis un peu de temps à démarrer, j'ai été emporté. Quelle œuvre ! Le compositeur en était assez fier d’ailleurs et il y a de quoi. Le chef, Tugan Sokhiev connaissait bien son affaire. Et puis entendre en concert le Capitole de Toulouse était important pour moi, tant j'aime certains de leurs disques, notamment le concertos de Rachmaninov avec le pianiste Jean-Philippe Collard. En revanche, le chemin du retour a été très long avec cette grève. J'ai enfin trouvé une utilité à la fameuse navette de la philharmonie !

 

6) [Philharmonie] Orchestre Philharmonique de Radio France, Mihhail Gerts, 15/11/2019: La résidence à Radio France de Matthias Goerne

Programme

Gustav Mahler
Quatuor avec piano
Totenfeier, poème symphonique


Dimitri Chostakovitch
Suite sur des poèmes de Michel-Ange

Matthias Goerne baryton

Alexandre Kantorow piano
Juan Fermin Ciriaco violon
Daniel Vagner alto
Nicolas Saint-Yves violoncelle
Orchestre Philharmonique de Radio France
Mihhail Gerts direction

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

Fraichement rentré de Berlin avec ma partner in crime, j'étais pressé de reprendre ma vie musicale parisienne. A Berlin, j'avais notamment entendu Matthias Goerne dans le Requiem allemand de Brahms à la philharmonie. A la philharmonie de Paris, je devais ce soir entendre Goerne Matthias dans la Suite sur des poèmes de Michel-Ange de Chostakovitch. Et puis j'avais prévu d'entendre beaucoup de fois ce baryton au cours de cette saison étant donné qu'il entamait une résidence à Radio France pour la saison 2019/2020. Trois autres dates étaient prévues, notamment pour une Saolmé de Richard Strauss le lundi 16 mars 2020... Mais avant de penser au futur, je pensais avec bonheur au programme de cette soirée qui alliait Mahler et Chostakovitch. Formule gagnante pour m'attirer au concert, ainsi qu'un bon nombre de copains !

Pourquoi j'ai aimé ?

Le jeune chef Gerts qui remplaçait Mikko Franck au pied levé a fait un bon travail et comme on dit, il a un bras. Une gestique assurée et une autorité naturelle dans la Totenfeier de Mahler. Mais aussi une grande intelligence pour accompagner Goerne dans la Suite sur des poèmes de Michel-Ange. On la surnomme parfois 16ème symphonie de Chostakovitch et c'est une œuvre merveilleuse. Rarement jouée d'ailleurs, une vraie chance de l'entendre dans de si belles conditions. Enfin, la partie de musique de chambre avec la pianiste Alexandre Kantarow était aussi un très beau moment. Encore un vendredi soir excellent avec le Philhar'. Et puis dans mon souvenir, j'ai été assez sage après le concert même si j'ai pris mon petit verre réglementaire... Peut-être parce que le thème de la soirée était la gravité. En général, je bats en brèche le discours qui affirme que la musique classique est une activité sérieuse, tant moi j'y trouve du fun. Mais lors de ce concert, j'ai compris à quel point cette musique pouvait être sérieuse et grave.

5) [Philharmonie de Berlin]Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, Vladimir Jurowski, 03/11/2019: Le Requiem allemand de Brahms, c'est mieux avec orgue que sans

Programme

Heinrich Schütz

Wie lieblich sind deine Wohnungen«, Psalm 84 für 8-stimmigen Chor und Basso continuo SWV 29

Die mit Tränen säen«, Motette für 5-stimmigen Chor SWV 378

Johannes Brahms

Un Requiem Allemand op. 45

Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin

Vladimir Jurowski Direction

Maria Bengtsson Soprano

Matthias Goerne Baryton

Cantus Domus

Chor des Jungen Ensembles Berlin

Ralf Sochaczewsky Chef de chœur

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

Fut un temps pas si lointain où nous pouvions voyager d'une capitale européenne à l'autre sans être entravés par un petit microbe. L'année 2019 obéissait encore à cette règle et il était enfin temps pour moi de retourner à Berlin, plus de dix ans après mon dernier séjour dans la ville. Avec ma complice, nous avions concocté un dense programme musical, avec de l'opéra et des concerts. Après une expérience désastreuse le vendredi soir avec les fameux Berliner Philharmoniker, je n'en menais pas large avant de revenir à la mythique philharmonie de Berlin ce dimanche après-midi. Mais l'orchestre n'était plus le même. En effet, cette fois-ci, nous avions droit au Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin du chef russe Vladirmir Jurowski, entendu la veille dans un opéra un peu spécial...

Pourquoi j'ai aimé ?

Je ne sais pas, c'est peut-être idiot à dire, mais un chœur allemand dans le répertoire allemand, c'est quand même cool. Je n'en avais entendu qu'un auparavant, et il était amateur. Ce Requiem allemand de Brahms était de toute beauté et valait à lui seul le voyage. Et puis les deux solistes étaient excellents et enfin, l'orgue. C'est un peu comme l'assaisonnement quand on mange. Une fois qu'on l'a goûté, on ne peut plus s'en passer. Voici un concert qui m'a bien secoué.

4) [Radio France] Orchestre Philharmonique de Radio France, Mikko Franck, 21/12/2019: Le Tango qui échappa à la grève

Programme

Juan De Dios Filiberto
Tango pour bandonéon solo 

Astor Piazzolla 
Adios Nonino - Milonga del angel

Quatre tangos finlandais
Unto Mononen : Kangastus (arr. Riku Niemi)
Unto Mononen : Tähdet meren yllä (arr. Alakotila-Kuusisto-Nyman) 
Toivo Kärki : Muista minua (arr. Jarkko Riihimäki)
Unto Mononen : Meren rannalla (arr. Riku Niemi)

Aaron Zigman
Tango Concerto pour piano et orchestre
(co-commande de Radio France / Festival de musique de Pékin / San Francisco Symphony - création française)

Arturo Márquez
Danzon n°2

Jean-Yves Thibaudet piano
Juanjo Mosalini bandonéon
Maria Ylipää chant

Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko Franck direction

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

La grève bat son plein dans les transports et à Radio France. Les annulations de concerts s'enchaînent et moi je pleure. Je vois approcher la date du concert de Noël avec inquiétude sachant que je tiens à y assister par dessus tout. En effet, depuis le lycée, je suis devenu un inconditionnel de la musique de Piazzolla. Et Radio France le programme souvent. Et là, un miracle se produit. Deux dates étaient prévues. La première est annulée pour cause de grève mais pas la seconde. En effet, pour le concert prévu au profit de l'UNICEF dont l'orchestre est ambassadeur, les musiciens ont tenu à assurer la représentation. Bien qu'en grève. C'est tout à leur honneur. Et c'est aussi tout à mon bonheur !

Pourquoi j'ai aimé ?

Parce que déjà, à ce moment de la saison, le Philhar' commençait un peut à me manquer ! Ensuite, parce que toutes les difficultés pour arriver jusqu'à la maison de la radio ont été récompensées. Ce programme tourné vers le tango était une merveille. Tango argentin, naturellement mais aussi tango finlandais. Le chef Mikko Franck nous révélant ainsi la longue tradition de tango qui existe dans son pays. L’apparition de la chanteuse Maria Ylipää a été un enchantement et aussi un moment ludique dans sa façon de nous présenter chaque chanson. Enfin, évidemment, entendre du Piazzolla avec un orchestre et le bandonéon de Juanjo Mosalini, c'était l'extase. Une soirée d'une valeur inéstimable et je suis bien heureux d'avoir eu la chance d'y assister.

3) [Philharmonie] Czech Philharmonic, Semyon Bychkov, 22/11/2019: Manfred

Programme

Piotr Ilitch Tchaïkovski
Concerto pour piano no 1
Manfred


Czech Philharmonic
Semyon Bychkov, direction
Kirill Gerstein, piano

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

J'avais envie d'entendre le chef d'orchestre Semyon Bychkov en concert depuis des années. Ancien directeur musical de l'Orchestre de Paris, son passage dans la capitale n'avait pas laissé que de bons souvenirs. Et pourtant, les choses que j'écoutais de lui ne me déplaisaient pas, et puis lorsque je m'intéressais à ce qu'il disait au sujet de la musique, je trouvais souvent des propos très pertinents. Et pourtant, en interrogeant des musiciens de l'Orchestre de Paris, j'avais peu de retours élogieux. Heureusement, il passe souvent à Paris. Je l'avais manqué une fois fin 2017 et une autre fois en 2018 où j'avais eu la flemme comme on dit. Ce soir là, j'allais enfin savoir, sachant que j'avais récupéré au dernier moment une excellente place.

Pourquoi j'ai aimé

Tout d'abord parce que j'ai pu constater par moi-même que Bychkov est un sacré chef ! Toujours là pour ses musiciens, engagé, alerte, disponible. C'est quelque chose que l'on voit mais aussi qu'on entend. C'était également intéressant d'entendre la version authentique du premier concerto pour piano de Tchaikowski et ainsi de redécouvrir cette œuvre célèbre avec des petites différences. D'autant plus que j'apprécie beaucoup le jeu du pianiste Kirill Gerstein. Enfin, la Symphonie Manfred, c'est une expérience à vivre au concert. Surtout avec un orchestre au niveau du Czech Philharmonic. Étrange que cette œuvre de Tchaikowski soit aussi rare au concert.

2) [Radio France] Orchestre Philharmonique de Radio France, Leonardo García Alarcón, 23/11/2019: Dona nobis pacem

Programme

Johann Sebastian Bach
Messe en si mineur BWV 232

Mariana Flores soprano
Marianne Beate Kielland mezzo-soprano
Paulin Bündgen contre-ténor
Julian Prégardien ténor
Andreas Wolf baryton-basse
Chœur de Radio France
Thibaut Lenaerts
chef de chœur
Orchestre Philharmonique de Radio France
Leonardo García Alarcón direction

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

 

Le contexte

Ce concert était un des événements de la saison de Radio France et de la résidence du chef Leonardo García Alarcón. Je l'avais noté quelque part mais le fait qu'on me recommande d'y aller a encore renforcé mon intérêt. Il est vrai que la Messe en si de Bach est un sacré monument. Et entre les mains expertes de ce chef, il y avait de quoi avoir une certaine excitation. Enfin, c'était une fois de plus l'opportunité de tester la polyvalence du Philhar' qui est capable de jouer du baroque comme du contemporain ! (Parfois en même temps dans deux endroits différents d'ailleurs...)

Pourquoi j'ai aimé

Pour tellement de raisons. Chose rare premièrement, l'orchestre donnait deux fois ce programme. Assister à la seconde représentation permettait d'entendre un orchestre vraiment rôdé. Deuxièmement, les jeux de lumière avec l'éclairage qui renforçaient les enjeux dramatiques du texte. Enfin, bien entendu, l'interprétation où tout le monde s'est montré à la hauteur. Cette partition de Bach est une merveille et l'entendre en concert est une extase. Et puis, le petit discours du chef à l'issue du concert avant de donner un bis, un grand moment de partage.

Bonus: Concert disponible ici

1) [Philharmonie] Orchestre de Paris, Herbert Blomstedt, 09/01/2020: L'orchestre en tenue de ville !

Programme

Wolfgang Amadeus Mozart

Concerto pour piano n° 23

Anton Bruckner

Symphonie n° 4 "Romantique"

Orchestre de Paris

Herbert Blomstedt, direction

Bertrand Chamayou, piano

Lien vers la critique: ici

Le tweet:

Le contexte

Contrairement à ce que j'imaginais naïvement, le début du mois de janvier et la nouvelle année n'avaient pas marqué la fin de la grève dans les transports. Ils circulaient de façon un peu plus soutenue que début décembre mais il était toujours difficile de se déplacer à Paris. Et pourtant, il le fallait. Dans ma frénésie brucknerienne de la saison, il m'était indispensable de me rendre à la Philharmonie afin d'entendre la Symphonie n°4 "Romantique" D'autant plus que le chef qui dirigeait l'Orchestre de Paris pour l'occasion était le vénérable Herbert Blomsdetdt. Une rencontre était d'ailleurs organisée avec lui avant le concert où il était interviewé par la violoniste Marina Chiche. Je suis arrivé en retard pour la rencontre, à l'heure pour le concert. Mais j'ai pu saluer le maestro... En allemand !

Pourquoi j'ai aimé ?

Je crois que jamais plus je n'assisterai à un concert comme celui-ci de toute ma vie. Ah, bénie soit l'époque où notre problème majeur était la grève. L'Orchestre de Paris n'était pas en grève mais solidaire des grévistes. Et pour témoigner de cette solidarité, un représentant a lu un texte où ils expliquaient que pour soutenir la grève, ils allaient jouer avec leurs vêtements de ville... Et là, une moitié de la salle hue, l'autre applaudit. Ambiance électrique dès le début et moi, je suis surexcité. Le soufflet retombe un peu pendant le concerto de Mozart, peut-être à cause du changement visuel assez bizarre pour l'habitué que je suis, ou simplement en raison de l'interprétation. Mais pour la symphonie de Bruckner, là, c'est de la pure magie. L'Orchestre de Paris offre un immense concert et est dirigé par un chef omniscient qui interprète cette musique avec une grande sagesse, ménageant ses effets et ses forces. La Romantique n'a jamais aussi bien porté son nom. Un concert unique. Tellement singulier que la première place ne pouvait pas lui échapper dans cette saison 2019/2020 totalement dingue. A lui seul, il en fait la synthèse.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article