Chung soigne la Neuvième de Mahler à la tête du Philhar à la Philharmonie
Myung-Whun Chung, directeur musical honoraire de l'Orchestre Philharmonique de Radio France était de retour à la tête de la phalange parisienne ce vendredi 9 décembre 2022 à a Philharmonie de Paris. Et pour ce rendez-vous dans la salle du nord de Paris où le Philhar vient souvent en tenue de gala, était programmé la divine Symphonie n°9 de Gustav Mahler. Rendez-vous manqué à l'hiver 2018 où Hartmut Haenchen avait récupéré la baguette. Mais rendez-vous enfin rattrapé avec cette symphonie de l'adieu. Composée en 1909, elle représente l'adieu à Vienne, l'adieu à l'amour du compositeur, sa femme Alma, et bientôt, l'adieu à la vie elle-même. Mahler devant disparaitre en 1911 sans jamais entendre sa neuvième qui sera crée de façon posthume en 1912. Mais l'adieu peut aussi être le lieu de belles retrouvailles musicales comme vont nous le démontrer Myung-Whun Chung et le Philhar'
La Symphonie n°9 de Mahler commence comme si la musique était déjà jouée depuis un certain temps. Sans introduction, aucune, on est versé au milieu des différents matériaux thématiques de l'Andante commodo, à l'aide des violoncelles, des harpes et des cors. D'emblée, l'ensemble est bien construit, le son est travaillé par Chung qui instaure une atmosphère paisible bien aidé par un pupitre de cordes à l'engagement sans faille. Puis l'atmosphère s'assombrit et la musique devient annonciatrice de la mort comme le suggérait Alban Berg. Les fanfares disloqués de l'Orchestre Philharmonique de Radio France marquent l'oreille et les tuttis impressionnent dans ce premier mouvement long et intense, le chef soignant chaque tableau thématique avec délicatesse. Le deuxième mouvement, Im Tempo eines gemächlichen Ländlers, commence avec les bassons qui sonnent de façon champêtre. Chung ici fait fluctuer le tempo, avec à la première partie, sur un vrai rythme de Ländler, des cordes très légères. Le deuxième thème, sur un rythme de valse, est pris de façon très énergique avec un tempo qui accélère. Une grande attention est apporté aux nuances où le piano cohabite avec le forte. De sorte que la tension ne retombe jamais. L'ensemble reste tendu, comme suspendu sur un fil, avec également une ambiance chambriste assez charmante. Le second Ländler enfin, plus tranquille, est un grand épisode de rubato de le part du chef. Il est vrai que des éléments rythmiques des autres parties viennent s'y insérer et conduisent justement à moduler le tempo et Chung le fait à merveille et avec une gourmandise non dissimulée même si sa gestique demeure toujours aussi aussi sobre. Mais cette sobriété ne l'empêche nullement de se montrer très énergique dans le Rondo Burleske, noté Allegro assai. Le Philhar' est bondissant, les basses vrombissent, et le chef est encore très attentif aux nuances qui sont très variées. Sans oublier non plus la vaste polyphonie qui se déploie dans ce mouvement et que le chef fait entendre. Le spectre dynamique est ici pris de façon subtile tant et si bien que le crescendo menant vers la fin fortissimo du mouvement est du plus bel effet et doit probablement encore faire trembler la grande salle de la Philharmonie. Sans doute un des tuttis les plus merveilleux qui nous ait été donné d'entendre. Enfin, le dernier mouvement, de nouveau lent, Adagio, nous fait quitter la musique pour aller dans un territoire qui semble encore inexploré, emprunt d'émotion et de réminiscences. Cependant Myung-Whun Chung évite la guimauve qui serait une façon caricaturale d'interpréter ce passage. L'ensemble reste intense, tenu, réfléchi et ne s'abandonne pas à la facilité ou à la langueur. La fin, aux quatre pianos de nuance, fait toujours autant effet. Ici le chef a abandonné sa baguette pour diriger. Et le public, pour la première fois, n'a pas applaudit immédiatement à la fin du mouvement. Il n'y a pas à dire, la Neuvième de Mahler produit toujours son effet.
Concert disponible à l'écoute pendant un mois sur France Musique
GUSTAV MAHLER Symphonie n° 9 en ré majeur ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE MYUNG-WHUN CHUNG direction |
Une Philharmonie pleine à craquer pour une Neuvième de Mahler poignante avec Myung-Whun Chung.
— Orchestre Philharmonique de Radio France (@PhilharRF) December 9, 2022
En réécoute sur @francemusique pic.twitter.com/9BZB7GHcef
Magistrale #Mahler 9 par #MyungWhunChung en osmose avec le @PhilharRF @philharmonie. 🔥🙏🏻 pic.twitter.com/PmtcYiTEvc
— Clément Mao - Takacs (@cle_mao_takacs) December 9, 2022
Superbe et émouvante Symphonie n°9 de Mahler par le @PhilharRF dirigé par Myung-whun Chung ce soir à la @philharmonie
— Andika (@Nyantho) December 9, 2022
Subtile, bien construite, avec un grand soin apporté aux nuances et des cordes merveilleuses (les contrôlasses 😍) pic.twitter.com/Tg1WO6mEuV
#Mahler9 construite note après note par le @PhilharRF jusqu'à l'émouvant et captivant finale sculpté par les mains de Myung-Whun Chung, même si on aurait aimé plus d'émotion... Bravo !! pic.twitter.com/MTliW8i2GF
— Mathilde (@M_Liffraud) December 9, 2022
• Mahler, Symphonie n°9 🙏🏻💓
— Adalbéron Palatnįk (@adalberon_pala) December 9, 2022
[Chung Myung-whun, Orchestre Philharmonique de Radio France]@philharmonie pic.twitter.com/6jDkjst1vh
Merci à la @philharmonie pour cette Symphonie n°9 de #Mahler !!! Quel meilleur moyen d'entamer le week-end ? pic.twitter.com/53OMwXceEl
— Rémi Foleszynski (@RemiFoleszynski) December 9, 2022
Mahler 9 superbement exécutée @philharmonie par @PhilharRF sous la direction de Myung-Whun Chung. Orchestre éblouissant, riche en couleurs, dans une interprétation intense et concentrée, sans pathos excessif, laissant s’exprimer cette musique exceptionnelle. Magnifiques solos. pic.twitter.com/FgVR3TAnEA
— Société G. Mahler France (@MahlerFrance) December 9, 2022
天堂穹顶之外的超然浪漫。
— Stelix indéfinie (@StelixHS) December 10, 2022
Bravo, mes respects & mon admiration sans réserve pour Maestro Chung.
🎼Mahler 9
Orchestre philharmonique de Radio France
sous la direction de Myung-Whun Chung
9 décembre 2022 pic.twitter.com/H3VEZ2leVj
Mahler, Symphonie n° 9 / Myung-Whun Chung - Vendredi 09 décembre 2022 - 20h00 Philharmonie de Paris
La Neuvième est la dernière des symphonies achevées par Mahler, qui la composa pendant l'été 1909 mais ne l'entendit jamais (elle fut créée à titre posthume à Vienne en 1912). Il s'agit mo...