Hors Saison: Les concerts de l'été
Comme je l'ai écrit dans mon Top des concerts symphoniques 2018/2019, la saison régulière déroule pour moi entre le 1er septembre et le 30 juin. Toutefois, cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien en juillet et en août. Au lieu de faire un papier pour chaque concert de cette période estivale, je vais plutôt les traiter en mode journal. Ce sera alors la bonne occasion de se rappeler de l'été un fois la rentrée arrivée.
Mardi 2 juillet 2019
Philharmonie de Paris
La petite renarde rusée
Musique et livret de Leoš Janácek (version tchèque)
London Symphony Orchestra
London Symphony Chorus
Maîtrise de Radio France
Sir Simon Rattle, direction
Peter Sellars, mise en scène
Hans Georg Lenhart, assistant à la mise en scène
Ben Zamora, lumières
Nick Hillel, vidéo, (YeastCulture)
Adam Smith, vidéo, (YeastCulture)
Simon Halsey, chef de choeur
Sofi Jeannin, chef de choeur
Gerald Finley, le forestier
Lucy Crowe , la renarde
Jan Martinik, le blaireau, le curé
Sophia Burgos, le renard, la poule huppée
Peter Hoare, l'instituteur, le coq, le moustique
Hanno Mueller-Brachmann, le vagabond
Paulina Malefane , la femme du forestier, la chouette, le pic-vert
Anna Lapkovskaja, la femme de l'aubergiste, le chien
Jonah Halton, l'aubergiste
Le tweet
Moi qui écoute du Janáček, ça n’arrive jamais. Sauf si je me retrouve à la @philharmonie pendant que le @londonsymphony et Rattle en jouent. Et c’est superbe musicalement ! Et très amusante mise en scène de Peter Sellars même si je n’avais pas la meilleure place. pic.twitter.com/OEJRxHYAy4
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) 2 juillet 2019
Mes impressions:
La découverte !
Je n'écoute jamais de Janácek mais lorsque cette occasion s'est présentée, je n'ai pas hésité bien longtemps. Je ne savais rien de cet opéra, mais l'opportunité d'entendre le LSO et de voir Rattle à l’œuvre était assez séduisante. Du coup, je n'ai pas trop hésité lorsqu'on m'a invité à venir assister à ce spectacle. Et je ne l'ai pas regretté. Même si j'étais un peu étonné de voir un opéra à la philharmonie. Salle multifonctions, il est vrai, mais pas encore tout à fait adaptée au théâtre. Toutefois, j'étais aussi curieux de voir comment le metteur en scène, Peter Sellars, allait s'en sortir. Le plateau était assez sommaire, modeste et sobre. Une plateforme devant l'orchestre, aucun élément de décor si ce n'est l'écran géant derrière les musiciens. Des chanteurs tous vêtus de noir. Et pourtant, avec cette économie de moyens, il y a du théâtre. Dans la manière des chanteurs de mimer les animaux, et surtout, avec l'écran qui renforce le message de la scène. Comme lors de cette séquence où la petite renarde s'en prend à des gallinacés, et que la chanteuse mange force brochettes de poulet sur l'écran géant. Effet garanti. Musicalement, cela fait vraiment partie des choses les plus plaisantes que l'on puisse entendre. Une inventivité mélodique constante, des effets utilisés à bon escient. La musique raconte constamment quelque chose, dans un discours parfois moderne, parfois complexe, mais toujours diablement beau. Tant et si bien que si ce qui se passait sur scène pouvait peiner à passionner, ce qu'entendaient les oreilles compensait ! Des voix globalement satisfaisantes, même si le tchèque n'était pas forcément la première langue de ces chanteurs. Mais comme je n'entends pas un seul mot de cette langue, je ne vais pas leur en tenir rigueur. Finalement une très belle expérience. Et quelle surprise de constater que pas un seul copain ne manquait à l'appel à la fin de la représentation. Je n'imaginais absolument pas que ce spectacle pouvait aimanter autant de personnes de qualité ! J'ai définitivement bien fait de venir !
Janácek / La petite renarde rusée
La Petite Renarde rusée est l'une des plus belles partitions de Leoš Janácek, qui déclarait vouloir être enterré au son de cette musique. D'une fable dessinée pour enfants, le compositeur en...
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/opera/19121-janacek-la-petite-renarde-rusee
Mardi 9 juillet 2019
Auditorium de Radio France
Maurice Ravel
La Valse
Richard Strauss
Le Chevalier à la rose, suite
Antonín Dvořák
Symphonie n°9 "Nouveau Monde"
Orchestre National de France
Cristian Măcelaru direction
Le tweet
Ça a beau être l’été, le @nationaldefce est loin d’être en vacances ! Christian Mãcelaru a su lui donner des teintes bohèmes dans cette symphonie du nouveau monde de Dvorak, tout en gardant la beauté toute française des bois ! Gigantesque interprétation ! pic.twitter.com/e2nqef95uJ
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) 9 juillet 2019
Programme du concert
Mes impressions
Ce concert a fait l'objet de son propre article. J'ajouterai simplement ici qu'entendre la Symphonie du Nouveau monde en vrai était une sacrée expérience et que la soirée a été vraiment belle !
Samedi 13 juillet 2019
Église Saint-Mery
Robert Schumann
Kreisleriana
Ludwig van Beethoven
Trente-deux variations en do mineur
Sonate pour piano n°14 "Sonate au Clair de lune"
Fanny Bourrillon, Piano
Le tweet
C’est l’été mais la musique continue ! Je découvre l’église Saint-Mery dans le 4ème arrondissement du coup ! pic.twitter.com/6orq0xd3dN
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) 13 juillet 2019
Mes impressions
Un récital de piano dans la chaleur de l'été, c'est très plaisant. J'ai découvert par cette occasion l'accueil musical, une association qui organise des concerts dans l’église Saint-Mery dans le 4ème arrondissement de Paris, chaque Samedi à 20h et chaque dimanche à 16h, et c'est gratuit. Musicalement, ça a été l'occasion pour moi de découvrir du répertoire. Même si je connais bien Beethoven et Schumann, il y a bon nombre de leurs œuvres que je n'ai encore jamais écoutées (oui, je sais, c'est mal). Autant, la sonate au clair de lune, je connais depuis longtemps, en revanche les Trente-deux variations pour piano en do mineur, je découvrais. Et moi qui suis fanatique de ce compositeur, j'ai trouvé une nouvelle raison de le vénérer. Et Fanny Bourrillon a interprété cette œuvre de fort belle manière, avec beaucoup d'intensité et de clarté. On sentait une véritable personnalité derrière le piano, le phrasé était net, avec un beau cantabile sans abus sur la pédale. Un beau sens du rythme, c'était habité.
Kreisleriana de Schumann était également une très belle découverte, on entre dans un véritable tunnel. Ce n'est plus seulement de la musique mais une véritable aventure. On médite pendant cette œuvre et je suis très heureux de l'avoir découverte lors de ce concert d'été.
Dimanche 28 juillet 2019
Eglise protestante unie du Saint-Esprit
Muzio Clementi
Sonate en Si bémol Majeur op.24 N°2
Claude Debussy
Étude pour les quartes
Witold Lutosławski
Étude n°1 en Do Majeur
Maurice Ravel
Menuet et Toccata (extraits du Tombeau de Couperin)
Robert Schumann
Fantasiestücke op. 12
Enrique Granados
El Pelele
Da-Hee Kim Piano
Le tweet
En ce mois de juillet 2019, je tourne quand même à un concert par semaine. Ça se passe dans un temple protestant. Ça ferait plaisir à ma grand-mère de me savoir dans un tel lieu. Hâte d’entendre Da-Hee KIM ! pic.twitter.com/sdlCzRnRyZ
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) 28 juillet 2019
Mes impressions:
Ce concert a déjà fait l'objet d'un compte rendu. En tout cas, je suis très heureux d'y être allé à l'invitation de la pianiste. Beaucoup de répertoire découvert !
Vendredi 9 août 2019
Le Baiser salé jazz club
Jam Session - Tom Ibarra invite
Spéciale Pat Metheny
Léo Tochon batterie
Antoine Vidal basse
Tom Ibarra guitare
Le tweet
Acte fondateur dans mon existence ce soir. Ma première au Baiser salé. Je crois qu’on me retrouvera souvent là bas en train de siroter un verre devant une jam session. On dit que les 1ères fois sont toujours nazes. C’était loin d’être le cas ce soir ! 😍
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) August 9, 2019
Mes impressions:
Vous connaissez les résolutions du nouvel an ? Ces choses qu'on prévoit de faire pendant l'année, genre aller au sport, faire un régime, être plus attentionné, faire plus de rencontres, sortir davantage et que sais-je encore. Moi, une de mes résolutions récurrentes, c'est d'écouter davantage de jazz. Parce que oui, j'adore ça. Je n'en parle jamais ici, mais j'aime beaucoup. Heureusement que Damien Chazelle était là car sans ses films, je ne sais pas si le mot jazz aurait eu le droit de cité sur mon blog. Mais merci à Whiplash et La La Land, j'ai pu un peu écrire dessus. Mais à défaut de fréquenter les clubs de jazz, j'ai commencé à fréquenter quotidiennement l'émission Banzzaï sur France Musique depuis deux ans, cela me permet d'avoir ma dose. Mais ce n'est toujours pas la même chose que d'être dans un club. En 2013, j'avais bien vu Hugh Laurie au Trianon pour un fantastique concert de blues. Mais j'avais une madeleine de Proust concernant le jazz. Au début de la décennie 2010, ma mère m'avait emmené au Méridien (Jazz Club étoile). C'était ma première fois, et j'avais tellement aimé la musique, l'ambiance, le concept. Siroter un verre et profiter d'un flot de musique continu qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Si le paradis existe, je pense qu'il doit ressembler à cela.
J'ai ressenti un plaisir similaire au baiser salé. Adresse que je connais, d'une part parce que je suis passé plus d'un million de fois devant tant je me promène souvent aux halles. Mais d'autre part, parce que j'en entends beaucoup parler sur France Musique en écoutant Banzzaï justement. J'avais donc décidé d'aller dans cet endroit précis. En arrivant, on a la terrasse, totalement banale et qui ne dépareille pas avec les autres bars qui sont dans le coin. Puis on entre dans le bar, en forme de fer à cheval, personnel chaleureux, souriant, et déjà ambiance musicale convaincante à base de Prince, de jazz et de funk. Des posters, du bois sur les murs. Il faut monter un petit escalier à l'intérieur pour enfin atteindre la salle de concert qui est minuscule. Des chaises, des tables et une petite scène. Mais la serveuse se déplace dans cet espace confiné avec une grande aisance. Le temps de commander sa conso que les musiciens arrivent.
Et quels musiciens. Tom Ibarra, petit génie de la guitare et du jazz fusion, même pas 20 ans ! Ils nous emmène dans un hommage à un autre guitariste du nom de Pat Metheny. Auparavant, le patronyme Ibarra m’inspirait autre chose... Mais depuis ce concert, je l'associe définitivement à la musique. Dans la première partie, ils sont interprétés plusieurs morceaux de Metheney. Ce que j'ai aimé, c'est la complicité entre les trois musiciens. Cet espace de liberté et de création perpétuelle. La manière qu'ils avaient de se caler ensemble par un regard ou par un sourire. La longueur des morceaux permettant une véritable progression, et une montée du plaisir irrésistible. Dans la deuxième partie, il s'agissait d'une jam session où les personnes présentes dans le public sachant jouer de la musique étaient invitées sur scène afin de se produire avec les musiciens. Un batteur présent dans la salle s'est porté volontaire et ça a encore été un instant fabuleux. Ou comment des personnes qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam deviennent de grands complices le temps d'un morceau. Expérience à réitérer. Définitivement. J'ai tellement aimé cette proximité, les petites salles sont souvent les meilleures. Mais la prochaine fois que j'y vais, c'est pour toute la nuit !
PS: L'acteur américain Kevin Spacey est passé dans ce club 10 jours après moi. A 10 jours près, j'aurais pu le rencontrer !
Et c'est tout pour moi cet été. J'avais commencé avec une belle moyenne de un concert par semaine en juillet puis je me suis calmé en août. Mais quel plaisir d'agrémenter cela de jazz. Qui sait, lors de la prochaine saison, on en entendra encore parler par ici.
La rentrée approche, mais les souvenirs de l'été restent.