Il faut sauver le soldat Ryan (1998): Classique Normandie
Le cinéma UGC Normandie, sis Avenue des Champs-Elysées à Paris, a fermé ses portes le 13 juin 20224. Je n'ai jamais beaucoup fréquenté cette salle ni cette avenue, mais je l'appréciais. Notamment parce qu'elle proposait des projections de film en pellicule 70mm, comme pour Tenet. Cependant, le dernier film que j'avais vu dans cette salle, en 2022, était assez mauvais, il s'agissait de Jurassic World 3. Ainsi, j'avais la ferme intention de dire adieu à ce cinéma mythique avec un meilleur film. Et UGC semblait enclin à m'exaucer. En effet, la chaîne a décidé de programmer des films cultes lors des dernières semaines d'exploitation de la salle.
Et c'est ainsi que j'ai eu la chance de découvrir sur grand écran le classique de Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan. Et qui plus est, le 6 juin 2024, le jour de l'anniversaire des 80 ans du D-Day. Dans une salle qui s'appelle Normandie pour ne rien gâcher !
Le film en lui-même est un modèle du genre de film de guerre. On a son lot d'action et de batailles, mais Spielberg ne reste jamais bien loin de ses personnages, ce qui fait que l'histoire devient très engageante et implique le spectateur. Et l'histoire est d'une simplicité limpide. Il s'agit de retrouver le soldat Ryan afin de le ramener à la maison car tous ses frères sont morts au combat et que l'état major veut empêcher un chagrin trop important à la mère éploré. Les enjeux émotionnels sont forts, et ne quittent jamais l'esprit de Spielberg, ni la narration. Ainsi, la scène où le général lit la Lettre de Lincoln à Madame Lydia Bixby, rappelant une histoire similaire de mère de soldats, lors de la Guerre de Sécession, pose les enjeux avec gravité.
Mais même si l'histoire des personnages est ce qui occupe le plus Spielberg dans ce film, ce dernier n'est pas passé à côté de la grande Histoire, avec sa reconstitution méticuleuse du débarquement sur les plages de Normandie. Dans une ambiance étouffante et une mise en scène au cordeau, Spielberg nous fait ressentir tout ce qu'ont pu traverser ces héros qui ont débarqué à découvert, sur une plage où l'artillerie allemande les attendait de pied ferme. Mais une fois de plus, dans cette séquence spectaculaire, on n'est jamais loin des personnages. Ainsi, de façon subtile, l'image du soldat juif qui fond en larmes à l'issue du débarquement est très forte.
Ce film est une quête. On cherche un homme, certes, mais on cherche aussi à mettre fin à la barbarie, à cette guerre cruelle et à la terreur nazie. Tout cela pour au final, après la victoire, mener une bonne vie. Car la vie est un don, et on a souvent tendance à l'oublier.