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Publié par andika

Les musiciens de l'Orchestre National de France organisent tout au long de la saison, des concerts en petit comité le dimanche matin à 11h au studio 104 de la Maison de La Radio. Concerts présentés par la journaliste de France Musique Saskia de Ville. Cet horaire attire plus de public que la formule du vendredi midi d'il y a quelques années !

Et ce dimanche 2 avril 2023, jour de marathon de Paris, le studio 104 était raisonnablement bien rempli pour un programme résolument intriguant. En effet, le contrebassiste du National, Stéphane Logerot, forme également le duo Versus Duet, avec sa complice, la soprano Valérie Yeng-Seng. Et leur spécialité est d'effectuer des collages et combinaisons entre titres pop, et oeuvres issues du répertoire classique. L'opportunité ainsi d'aller du classique à la pop et vice et versa.

Dans la première partie, du classique à la pop, rien de plus qu'un programme traditionnel de musique de chambre, toutefois avec un répertoire rare, mêlant Piazzolla et Villa-Lobos. Mais pour commencer, une composition de Didier Benetti, ancien percussioniste du National, et dont les oeuvres sont parfois joués lors des concerts de musique de chambre de l'orchestre. Et cette fois-ci, sa création s'intitule Octocell, pour octuor de violoncelles. En effet, la formation à l'honneur de ce concert est le pupitre de violoncelles de la phalange parisienne. Pupitre qui rendra d'ailleurs hommage à l'un des siens, Hervé Derrien, récemment disparu. La composition est un véritable voyage musical entre mélancolie lyrique, boogie déhanché et autres envoutements orientaux selon les notes de programme. Après un début animé dans le registre grave puis une accalmie, la musique se fait contemplative au sein des huit violoncelles. Puis les différents instruments se distingue, l'un des membres du pupitre prend un solo envoûtant avant qu'une partie très rythmique ne réchauffe l'atmosphère. Une manière habile de traiter des instruments identiques, en les faisant dialoguer à plusieurs voix. Avec la Bachianas Brasileiras n°5 pour soprano et huit violoncelles de Heitor Villa-Lobos, on revient en territoire connu. Le titre  annonce un hommage au pays du compositeur, le Brésil mais également à Jean Sebastien Bach. la soprano Valérie Yeng-Seng rejoint les violoncellistes sur la scène et commence dans les vocalises poignantes de l'oeuvre. La voix est puissante et bien placée, la projection inonde le studio 104, tandis que les violoncellistes se font discrets, laissant toute sa place à la chanteuse. La légèreté du jeu en pizzicato, le douceur des nuances, le rythme soutenu mais joué avec calme, une intelligence de jeu amenant un sentiment de plénitude, font de cet instant un moment léger et doux, devant une ouverte courte mais non moins fascinante. Après le Brésil, l'Argentine avec Astor Piazzolla. Tout d'abord, Michelangelo 70, en hommage à un lieu de Bueno Aires où l'on dansait le tango. Dans cet arrangement de Thibaut Perrine, on se rend compte que le violoncelle peut tout faire, du bandonéon au piano. Et sa transcription de Oblivion confirme cette impression où un violoncelle fera la basse en pizzicato, un autre prendra la mélodie et le reste faisant de l'accompagnement, dans cette musique si nostalgique et élégiaque.

Dans la deuxième partie, les arrangements et collages de Stéphane Logerot sont du plus bel effet, on retiendra particulièrement le mélange de de la Habanera du Carmen de Bizet avec Hay una nina in el alba de Horacio Ferre et Astor Piazzolla. Cette fois-ci, Valérie Yeng-Seng a changé de robe et chante avec un micro. Le pianiste Franz Michel est de la partie, ainsi que Stéphane Logerot à la contrebasse. La fluidité du mélange rend la chose parfaitement naturelle, on ne perd rien du rythme de la Habanera mais on gagne tout de l'ajout de Piazzolla. Mais plus que la musique, c'est l'interaction avec les artistes qu'il faut retenir de cette performance. Entre chaque morceau, les explications données sur scènes étaient très intéressantes et ont permis à ce concert d'être une expérience singulière et plaisante. Un format prometteur et vraiment stimulant.

Programme du concert du 2 avril 2023 au studio 104

DU CLASSIQUE À LA POP...

Didier Benetti 
Octocell pour octuor de violoncelles

Heitor Villa-Lobos
Bachianas Brasileiras n°5 pour soprano et huit violoncelles

Astor Piazzolla 
Michelangelo 70 (arrangement de Thibaut Perrine)

Astro Piazzolla
Oblivion (arrangement de Thibaut Perrine)


...DE LA POP AU CLASSIQUE !

Stand by me (Ben E. King) VS Lascia ch'io pianga (Georg Friedrich Haendel)
Casta diva (Vincenzo Bellini) VS Make you feel my love (Bob Dylan)
Roméo et Juliette (Charles Gounod) VS L’hymne à l’amour (Edith Piaf, Marguerite Monnot)
Cum demerit (Antonio Vivaldi) VS Ain’t no sunshine when she’s gone (Bill Withers) 
Le jardin féérique (Maurice Ravel) VS Over the rainbow (Judy Garland)
Habanera Carmen (Georges Bizet) VS Hay una nina in el alba (Horacio Ferre, Astor Piazzolla)
Cold song (Henry Purcell) VS Back to black (Amy Winehouse, Mark Ronson)
 
VALÉRIE YENG-SENG chant
RAPHAËL PERRAUD violoncelle
AURÉLIENNE BRAUNER violoncelle
FLORENT CARRIERE violoncelle
ALEXANDRE GIORDAN violoncelle
STÉPHANE MANENT violoncelle
MARLÈNE RIVIERE violoncelle
EMMA SAVOURET violoncelle
PIERRE VAVASSEUR violoncelle
STÉPHANE LOGEROT contrebasse, guitare et arrangements
FRANZ MICHEL piano
SASKIA DE VILLE présentation

 

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