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Publié par andika

Je suis un fanatique de Beethoven depuis mon adolescence. J'ai eu la chance de baigner dans un cercle d'amis qui vénérait ce compositeur à juste titre. J'ai donc pu grandir en écoutant un de mes meilleurs amis interpréter ses plus fameuses sonates, notamment l'Appasionata et le Clair de Lune. La Lettre à Elise est le première chose que j'ai apprise à jouer au piano. Je me souviens encore comment, fébrilement, j'avais mis le disque de l'Eroica dans le lecteur CD en m'attendant à entendre quelque chose d'exceptionnel, et à quel point la découverte de cette symphonie était allé encore plus loin. Je me souviens également les heures passées à déchiffrer les partitions du maître, fasciné par tant de génie. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, j'ai eu à étudier son quatuor op 131 en option musique au lycée. Cela pose une addiction.

C'est la raison pour laquelle je n'ai pas hésité bien longtemps lorsque j'ai eu connaissance du fantastique projet des Déconcertants d'organiser un marathon Beethoven, pour célébrer le 248ème anniversaire de la naissance de Beethoven, dimanche 16 décembre 2018 à la salle Colonne à Paris.

Au travers d'un programme intelligemment construit, allant de l'opus 1 à l'opus 109 de Beethoven, et présentant beaucoup d’œuvres de musique de chambre méconnues, on a eu un spectre très large de la musique de Beethoven. En effet, les dates de compositions allaient de 1793 pour le Trio avec piano n°3 en do mineur, op 1, à 1820 avec la Sonate pour piano n°30 en mi majeur, op 109.

De ces près de 5 heures de concert, je n'ai pas manqué une miette, il n'est pas resté une seule mesure qui n'aie pas été entendue par mon oreille. J'ai eu l'opportunité d’entendre des musiciens tous plus talentueux les uns que les autres. On retiendra le tumulte du final de la sonate pour violon et piano n°4 interprété par Amélie Chapuis au violon et Julien Hanck au piano. Soulignons également la très belle interprétation de la sonate pour piano op 109 par le pianiste Dimitri Malignan, pleine de fantaisie dans le premier mouvement, de clarté dans le deuxième mouvement avec des accords sonores faisant trembler la salle et enfin, un moment de lévitation dans ce troisième mouvement métaphysique avec ces variations d'un autre monde. Planant. Quelle plaisir d'entendre la fougue du jeune Beethoven dans son Trio avec piano n°3 brillamment interprété par Ryo Kojima (violon), Alexis Derouin (violoncelle ), Sarah Margaine (piano). Plaisir également d'entendre ce beau dialogue entre le piano de Julien Hanck et le violon d'Eva Zavaro dans la Sonate pour violon et piano n°8.  Plaisant également de découvrir que Beethoven avait composé son Trio avec piano n°6 pour disposer d'un gîte chez une noble dame, il a alors été agréable de le découvrir interprété par un Trio Sora rayonnant avec Magdalena Geka (violon), Angèle Legasa (violoncelle), Pauline Chenais (piano). Retrouver le Quatuor Elmire (nom inspiré d'un personnage de Tartuffe) a également été un grand bonheur et dans ces cas, un cœur se laisse prendre et ne raisonne pas. Surtout lorsqu'on entend une interprétation remarquable du Quatuor à cordes n°3 donnée par ces musiciens, (Cyprien Brod, Khoa-Nam Nguyen, Issey Nadaud, Rémi Carlon). Joie d'entendre ce violoncelle céleste dans les 7 variations pour violoncelle et piano sur le thème « Bei Männern welche Liebe fühl, avec Anastasia Kobekina (violoncelle) , Aurèle Marthan (piano).

Enfin, après une longue plongée dans la musique de chambre, on ne pouvait décemment pas terminer ce marathon sans gouter un peu de l'orchestre. Ce fut chose faite avec l'Orchestre Les Déconcertans, dirigé par Pierre-Alexis Touzeau dans l'ouverture d'Egmont. Une lecture appliquée de l'ouvrage, une cohésion de l'orchestre remarquable et un chef aux idées claires (au niveau du tempo, des nuances) qui guide son ensemble avec sérénité. Enfin, la conclusion s'est faite avec le concerto empereur, que l'on connait bien ici après un concert cette année et surtout, une tribune des critiques de disques à laquelle j'ai participé. Au piano, Jean-Paul Gasparian. Le pupitre des cuivres s'est bien illustré tout au long de l'ouvrage. Moment marquant lors de l'adagio où chaque silence était habité, où l'effectif réduit de cordes faisait merveille tant il apportait de légèreté. Un tempo large fonctionnant à merveille et un gestion impeccable des nuances. Enfin, on a pu goûter à toute la virtuosité du pianiste lors du Rondo où il communiquait une belle énergie. Quelle puissance, quelle éloquence dans le jeu.

Un bien bel après-midi de Décembre pour rendre hommage à une figure légendaire de la meilleure façon qui soit, à savoir en musique !

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