La rentrée du PSPBB
Vendredi 13 octobre 2017, j'ai assisté à un concert au Conservatoire à rayonnement régional de Boulogne Billancourt. Il s'agissait du concert d'ouverture de la saison du PSPBB à savoir le pole supérieur d'enseignement artistique Paris Boulogne Billancourt.
Contrairement à mes habitudes, j'ai donc assisté à un concert d'étudiants et ma foi, aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. J'étais déjà fan de l'OSCO, et je continue à apprécier de sortir des sentiers battus dans mes pérégrinations orchestrales.
Le concert a débuté avec l' Ouverture de l’opéra Der Freischütz, opus 77 de Carl Maria von Weber. L'orchestre était dirigé soit par Paul Coispeau soit par Benoît Graindorge, le programme n'étant pas très clair à ce sujet. L'orchestre a eu un peu de mal à se mettre en route, avec notamment des problèmes de tuilage au niveau des cors et même un petit canard. Le chef phrasait énormément, les phrases étaient très articulées, entourée de nombreux silences de sorte qu'on entendait chaque instrument. Les pupitres se démarquaient, notamment les très belles cordes. Les tuttis étaient très impressionnants.
Camilla Rossetti a près le relai afin de diriger l' Ouverture Die Hebriden, opus 26 de Félix Mendelssohn-Bartholdy. On a immédiatement senti une grande différence, tout d'abord dans la nature de la partition mais également dans le comportement de l'orchestre. L'air étant plus connu, cela permettait d'en profiter davantage. La cohésion de l'orchestre était bien meilleure, et la cheffe apportait un grand soin à aux nuances, de sorte qu'un grand équilibre se dégageait de l'orchestre, notamment dans le jeu de question réponse entre les cordes et les vents.
Après cela, le soufflet est un peu retomber avec Richard Wagner, et son Siegfried-Idyll dans lequel un de nos deux chefs masculins avait repris la baguette. Le début trainait un peu mais le son gagnait en ampleur au fur et à mesure. Les cors étaient toujours problématique (surtout un soliste). Toutefois, le hautbois solo est à souligner. Nous avons eu affaire à une hautboïste fantastique qui a égayé ce concert.
Enfin, Marion Ladrette a récupéré la Baguette dans les Kindertotenlieder de Gustav Mahler (même si le premier a été dirigé par un de ses collègues masculins, le même que dans Weber).
J'aurai du mal à être objectif en ce qui concerne Marion mais je peux affirmer sans trop de risque de me tromper qu'il faut retenir son nom, car c'est une sacrée cheffe ! C'est aussi, soit dit en passant, une ancienne camarade de classe au lycée. La voir diriger du Mahler était un enchantement pour moi même si je ne suis pas très friand des Kindertotenlieder. Ce concert m'a réconcilié avec ces chants pour les enfants morts.
L'orchestre est beaucoup plus fourni et on ajoute à cela deux chanteuses, une soprano et une alto. L'alto était impressionnante, dans la diction, dans le souffle et aussi dans la présence scénique là où la soprano était souvent recouverte par l'orchestre. Sa voix ne se projetait pas bien alors que l’auditorium n'était pas si vaste.
La direction de la cheffe était douce, subtile, équilibrée et mettait bien en valeur l'orchestration de Mahler. Le hautbois solo et le cor anglais m'ont enchanté, le son de l'orchestre commençait vraiment à se rapprocher de celui d'un orchestre professionnel très aguerri. Le tour de chauffe était fini et ils ont délivré une superbe performance. J'ai vraiment découvert la beauté de ces pièces que j'écoutais de manière dissipée avant. Un bien beau concert.