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Publié par andika

La Nuit Blanche commence à devenir une tradition sur ce blog. Troisième année consécutive que j'y assiste en ce samedi 6 octobre 2018 et troisième année consécutive que ça se passe à la philharmonie pour moi. Après une découverte en 2016 où je m'étais un peu promené, l'édition 2017 était déjà devenue sédentaire.

Pour garder les bonnes habitudes, et en souvenir du moment irréel que j'avais vécu en 2016 dans la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie, j'étais très tenté de retourner dans le même lieu pour écouter de nouveau le fantastique pianiste Nicolas Horvath. Et comme les grands esprits se rencontrent, c'est lui qui m'a contacté pour m'inviter à venir assister à son concert. Mais cette fois-ci, depuis la scène, installé dans un transat. Proposition alléchante que je ne pouvais raisonnablement pas refuser. Par conséquent, comme prévu, j'y suis allé mais cette fois-ci, avec un accès backstage.

Enfin Satie. Je connais le nom de ce compositeur depuis des années. J'ai appris à aimer ses Gymnopédies qui sont ma foi assez connues. Mais j'ai totalement commencé à aimer sa musique que lorsque j'ai vu le film Love de Gaspar Noé au cinéma. Il y utilisait constamment sa musique, notamment une Gnossienne qui m'a profondément ému.

Alors, comment relater un concert qui dure toute la nuit ? En faisant comme d'habitude en laissant un commentaire sur chaque morceau ? En faisant cela, je ne finirai jamais mon post. Non, la méthode qui m'a semblé la plus judicieuse a été de relater des événements de manière chronologique, en mentionnant l'heure à laquelle ils se sont déroulés.

19h17: Arrivée à l'entrée des artistes de la philharmonie. Je suis très heureux de constater que je n'aurai absolument pas à faire la queue à l'entrée du public cette fois-ci.

19hh57: Le badge promis par Nicolas s'avère n'être qu'un petit autocollant. De plus, je commence à me rendre comte que la nourriture et les boissons promises pourraient venir à manquer. J'y avais songé sans toutefois vouloir y croire. De sorte que je ne m'étais sustenté que d'une petite barre de chocolat avant de venir.

20h17: On entre enfin dans la philharmonie, en passant par les coulisses. Ça vaut toutes les faims du monde.

20h21: Arrivée sur scène, installation sur les transats. Nicolas est déjà là, il s'échauffe. Il ne faut pas le déranger, il aura besoin de toutes ses forces pour tenir la nuit entière. D'autant plus qu'il a déjà effectué la même performance à Palerme la veille !

20h57: La Grande Salle est presque entièrement remplie. Mais pas le bas du parterre, apparemment, des gens ont un peu fait bobos aux sièges du bas. Du coup, les gens ne risquent pas de monter sur scène pour squatter nos transats.

21h00: Début du concert. On commence par les Vexations pour bien se mettre dans l'ambiance.

21h30: Première Gnossienne exécutée merveilleusement bien par Nicolas, très judicieux de placer un morceau si connu dès le début.

21h34: L'Air à faire fuir porte très mal son nom, je n'ai absolument pas envie de bouger en écoutant cette pièce très intéressante.

21h50: Un morceau qui bouge bien, en 3 temps il me semble, très belle mélodie.

22h24: 2ème Gymnopédie, c'est lent, chantant, beau.

22h30: Fantaisie-Valse, très dansante, le troisième temps semble atténué.

22h33: La Diva de l'empire, énergique, une bonne marche. Très utile à cette heure-ci !

22h46: Une caméraman se place juste à côté de moi sur la scène. Troublant.

23h20: Gnossienne n°3, celle que j'ai découverte dans Love, celle qui m'a fasciné, troublé, ému. Je l'entends enfin jouée par Nicolas, de la meilleure manière possible. La nuit devient vraiment particulière.

23h30: Premier changement de tourneur de page. Aucun changement de pianiste n'est prévu en revanche.

23h55: On reprend une louche de Gnossienne n°3, pour mon plus grand plaisir.

00h44: Première pause, premier craquage, je pars en coulisses histoire de me sustenter d'un club sandwich peu goûteux et trop cher payé. Une louche de café aussi ! Obligé de se ravitailler !

1h24: Je regarde le concert dans les coulisses sur l'écran, le réalisateur montre le public.

1h29: De retour sur scène ! Moi hein, Nicolas ne l'a jamais quittée par contre...

2h36: J'entends une citation chelou de la Marche funèbre de Chopin mais je ne suis plus très frais aussi d'un autre côté.

2h47: Message reçu: "Je te vois."

2h57: Message reçu: "Je te vois sur scène !!!"

3h33: Je parviens enfin à trouver une de mes potes qui m'a repéré sur scène. L'occasion de faire une nouvelle pause et parler musique. Entre autre.

4h02: Publication Facebook: " Trop jalouse de vos plaids !" En fait, on n'avait pas de plaid, chacun était venu équipé, moi, je n'avais qu'une simple petite écharpe bleue assez coquette ma foi.

4h50: Encore une Gnossienne.

5h17: C'est parti pour beaucoup de bis !

6h05: Ça continue un peu dans la loge de Nicolas. On peut enfin lui parler, il semble très en forme. Contrairement à nous en fait !

14h03: Je reçois un message "Mec, t'as fait comment pour être dans les transats ?"

Ma foi, c'était un très beau concert, que j'ai pu partager en direct sur divers réseaux sociaux, ce qui me permet de relater les heures des différents événements avec fidélité ! Bah oui, les stories instagram tweets et autres permettent la précision au final, je n'ai pas fait tout ça de tête. Après Glass, Satie se prêtait bien aussi à l'exercice. Une bonne façon d'entrer pleinement dans la musique de ce compositeur fantasque qui aimait s'affranchir des barres de mesures et qui notait des indications parfois étonnantes sur ses partitions. Tout n'est pas passionnant, Nicolas le dit lui même mais pourtant, pour un concert long comme ça, on crée une sorte de fleuve musical du plus bel effet. Encore une superbe expérience, même avec les problème du parterre, même sans bouffe dans les coulisses pour nous. J'ai eu la fantastique opportunité de rencontrer Nicolas, d'échanger avec lui et aussi de parler avec les autres invités. Et pénétrer sur la scène de la grande salle de la philharmonie, ça a de la gueule !

Le concert est visible sur Culturebox.

 

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