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Publié par andika

C'est toujours un grand plaisir pour moi d'assister à une répétition d'un orchestre. C'est le moment de voir comment travaille le chef et d'un peu mieux appréhender son rôle et soyons honnête, de voir s'il sert à quelque chose ! J'ai déjà eu l’opportunité de voir Mikko Franck avec le Philhar dans le cadre des journées du patrimoine de 2016, ils répétaient la symphonie Titan de Mahler. C'était merveilleux. Plus récemment, j'ai assisté à une répétition du chef italien Giananedra Noseda avec l'orchestre de Paris. Ils répétaient notamment les cloches de Rachmaninov.

Le travail de chef est très difficile. Comment influer sur le son rien qu'avec des mots ? Comment "jouer" de l'orchestre ? Le chef ne produit aucun son, il n'a que des mots et des gestes pour le sculpter, le manœuvrer à sa guise. Là où avec les orchestres professionnels types Philhar et orchestre de Paris, j'ai vu deux chefs assez peu interventionnistes même s'ils transmettaient beaucoup d'idée, avec l'orchestre Sorbonne Université et sa cheffe Corinna Niemeyer, j'ai vu tout autre chose. Les musiciens du COSU sont excellents, mais pas encore au même niveau que les phalanges parisiennes. Mais ce n'est pas un défaut. L'immense Claudio Abbado disait avoir du plaisir à jouer avec des jeunes car ils ne disaient jamais "on a toujours joué comme ça !" Ils conservaient donc leur enthousiasme et leur réceptivité.

Et cette jeunesse, cette fraicheur, cet enthousiasme, je les ai trouvés. D'une part, avoir une cheffe qui parle français arrange bien mes petites affaires. D'autre part, suivre la répétition au milieu du pupitre des premiers violons aide beaucoup ! Au travers de la suite algérienne de Saint Saens, de la Symphonie Afro-américaine de William Grant Still et enfin la Passacaglia de Tan Dun, j'ai pu voir comment cette fraicheur et cette flexibilité s'exprimaient. Corinna Niemeyer employait force métaphores. Telle note devant sonner comme lorsqu'on a perdu à un jeu télévisé. Là les flûtes devant être plus visqueuses. Ou carrément, une note à la fin d'une phrase dont on se foutait totalement ! Et ça fonctionnait, le son changeait et c'était immédiatement perceptible là où lors de mes expériences précédentes, le message du chef me parvenait moins bien dans la réponse de l'orchestre.

C'était un pur bonheur au milieu de ce cet amphi coloré du centre de Porte de Clignancourt qui était rempli d'enfants. Très belle initiative pour un très bel orchestre. A saluer !

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