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Publié par andika

Ca annonce la couleur dès qu'on arrive !

Ca annonce la couleur dès qu'on arrive !

Mercredi 1er et Jeudi 2 Novembre 2017, l'Orchestre de Paris fête ses 50 ans à la Philharmonie de Paris. Quel bel âge !

On se souvient par exemple de l'anniversaire de ses 30 ans qui avait déjà été fêté en musique à la Salle Pleyel.

Le programme des 50 ans était tout aussi festif que cet extrait mais toutefois, le chef Daniel Harding est resté diriger tout le long contrairement à son prédécesseur Semyon Bychkov il y a 20 ans. La soirée bien que festive, est restée sérieuse. Il s'agissait d'un vrai concert avec une programmation très dense. En effet, la Sinfonia de Berio allie l'esprit festif mais également tout ce qu'il peut y avoir de sérieux dans la musique et Daniel Harding ne s'y trompe pas. Il est parvenu à garder toute sa rigueur dans une musique qu'il est possible de qualifier de high concept. Le son vient vraiment de partout et le chef parvient à faire tout entendre. Que ce soit les voix des chanteurs, où tous les instruments de l'orchestre, l'ensemble est très clair et avance de manière cohérente. Ainsi, le III, In Ruhig fliessender Bewegung pour citer la 2ème symphonie de Mahler dont s'est inspiré Berio a été un très grand moment où l'orchestre tentait d'imposer la musique de Mahler à des voix récalcitrantes. Tout cela était un collage fascinant avec des effets vraiment bien pensés. Pour citer un des chanteurs, Thank you mister Harding !

 

London voices après la Sinfonia

London voices après la Sinfonia

Le temps de changer le plateau avec les 100 métronomes de Ligeti, Jorg Windmann s'est invité dans les hauteurs de la Philharmonie afin de nous jouer sa fantaisie pour clarinette. Que de virtuosité, que de beauté du timbre, que de chant, que d'effets qui profitaient à plein de la réverbération fantastique de la grande salle. Cette pièce nous fait vraiment découvrir l'étendue des possibilités de la clarinette.

Puis a succédé ce qui a sans doute été le grand moment de ce concert, à savoir la symphonie de Psaumes de Stravinsky, chantée par le chœur de l'orchestre de Paris. Que d'émotions, bien entendu grâce à la musique et aux paroles de Stravinsky mais aussi aux choix d'interprétation du texte. Le chœur qui chantait de mémoire, sans partition, les paroles qui s'affichaient à l'écran afin que nous puissions comprendre tout le sens de la musique. Le mariage de timbres grinçants avec la voix humaine (ce basson, ce hautbois, ce cor anglais). Le phrasé très articulé, séquencé de l'orchestre, ce contrôle, cette maitrise de la partition, ces attaques tranchantes, ces tempi soignés, cette battue régulière, cette ambiance pieuse instaurée. En un mot, cette symphonie de psaumes était céleste et nous a laissés sans voix. Le public ne s'y est pas trompé en restant silencieux un petit instant après la fin du morceau.

Lionel Sow (chef de choeur) et Daniel Harding, ovationnés après la symphonie de psaumes de Stravinsky

Lionel Sow (chef de choeur) et Daniel Harding, ovationnés après la symphonie de psaumes de Stravinsky

Après ces élans mystiques, le côté festif est revenu en force avec la création mondiale de Au cœur de Paris de Jorg Windmann. Cette oeuvre, spécialement composée pour l'occasion était tout simplement une déclaration d'amour à la ville de Paris, à ses rue, à son folklore, sa tradition, sa musique, son orchestre. On reconnaissait tel quartier en entendant une citation d'Offenbach. On se remémorait tel souvenir en entendant une citation de d'Edith Piaf. Quel plus bel hommage pouvaient recevoir la ville et son orchestre ? Toute la fièvre parisienne était dans cette musique. Le compositeur a été acclamé triomphalement pour cette réussite.

Jorg Windmann ovationné après la création d'Au coeur de Paris

Jorg Windmann ovationné après la création d'Au coeur de Paris

Après la création, le grand classique de l'orchestre. En effet, La Mer de Debussy est une des œuvres phares de son répertoire. Elle avait déjà été jouée lors du concert inaugural de 1967. Les néons étaient bleus pour l'occasion, encore un grand contrôle dans le bras du chef qui a à peine laissé les vagues s'écouler dans le II avant de reprendre la main dans le III avec un vent qui n'était pas déchainé. Il s'agit toutefois d'une œuvre incontournable.

Puis enfin le temps des bis, ter etc. Tout d'abord, joyeux anniversaire  chanté par le public aidé du chœur, puis un lied de Schubert et enfin l'oiseau de feu de Stravinski pour se dire au revoir et surtout, au prochain concert et longue vie à cet orchestre que nous continuerons à aller voir pendant encore de longues années.

Un anniversaire réussi, plaisant, inoubliable célébrant l'histoire et ouvrant des perspectives d'avenir. Mais surtout, un moment ou nous avons aimé la musique tous ensemble.

PS: Le concert est diffusé en direct le jeudi 2 novembre 2017 à partir de 20h30 sur Radio Classique, Mezzo et Arte Concert, à ne manquer sous aucun prétexte !

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