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Publié par andika

Je continue mes pérégrinations culturelles sur ce blog pour vous conter ce concert auquel j’ai assisté le mercredi 7 octobre 2015 à la philharmonie de Paris. Il ne s’agit plus tellement de cinéma comme je le définissais dans la description de mon blog mais au final, ce n’est pas grave car c’est moi qui commande !

Ah, la fameuse philharmonie ! J’y ai enfin mis les pieds après tout ce temps, près d’un an qu’elle a ouvert ses portes. J’avais manqué le coche pour les abonnements de la saison précédente mais cette fois-ci, j’ai été assez réactif. Par conséquent, j’ai trois concerts à mon agenda, le premier était celui d’hier.

Jusqu’à présent, je ne connaissais de la philharmonie que les polémiques avec son architecte, les polémiques relatives au public de Pleyel qui ne se déplacerait pas aussi loin, les articles acidulés du canard enchaîné qui ne manquaient jamais de rappeler à quel point c’était un gouffre financier et de quelle manière l’édifice était inachevé mais aussi un peu de ce que m’en disaient mes amis qui avaient eu la chance d’y aller.

Finalement, une fois sur place, je n’ai pas trop été étonné. On voit bien que tout n’est pas vraiment terminé mais toutefois, la salle est vraiment fonctionnelle et très belle, l’acoustique est extraordinaire et franchement, on ne peut pas regretter Pleyel après y avoir goûté ! Alors oui, c’est à porte de Pantin, dans le nord de Paris mais personnellement, ça me change peu de choses pour moi qui viens du sud de Paris par rapport à l’emplacement de la salle Pleyel.

Le concert en lui-même était vraiment génial. Quatre œuvres que je ne connaissais absolument pas étaient au programme. Le Chasseur maudit de César Franck, le premier concerto pour piano de Franz Liszt, le Concerstück pour harpe et orchestre de Gabriel Pierné et enfin le Totenfeier de Gustav Malher. Donc deux concertos et deux poèmes symphoniques. Deux compositeurs que je connais un peu, deux que je découvre, allons-y !

Le chasseur maudit, César Franck

Cette musique raconte une histoire et elle le fait plutôt bien. L’orchestre est dirigé d’une main de maitre par James Gaffigan qui semble vraiment dans son truc. Je l’ai vu taper du pied assez fort à un moment, il était vraiment agité ! Pour une mise en jambe, c’était vraiment top ! Le genre du poème symphonique est vraiment très intéressant pour les concerts, ce ne sont pas des pièces trop longues et elles permettent de se mettre dans l’ambiance. Cela permet aussi de joindre à la musique d’autres sources d’inspiration et ainsi de s’élever, de s’enrichir.

Concerto pour piano n°1 en mi bémol majeur, Franz Liszt

Alors celui-ci, c’est ce qui m’a fait choisir ce concert. Je savais de longue date que Liszt était un pianiste virtuose (et beau gosse, d'ailleurs il y avait une grande photo de lui sur la couverture de la partition du chef d'orchestre), compositeur prolifique mais je n’avais jamais écouté son concerto pour piano. Je connaissais bien la fameuse rhapsodie hongroise (n°2 en do # mineur) Tom et Jerry, et je m’amusais souvent à regarder des vidéos sur YouTube de pianistes s’essayant à ses études d’exécution transcendantes (elles font souffrir le pianiste en général).

De plus, le soliste était Bertrand Chamayou (autre beau gosse). Je ne l’avais jamais écouté jouer mais j’avais lu un papier sur lui dans libé l’année dernière qui m’avait marqué. L’article s’appelait assignés à résilience, c’était le portrait croisé de trois personnes qui avaient eu une épreuve assez difficile dans leurs vies et tout cela était mis en perspective avec le deuxième mouvement du concerto pour piano n°2 de Rachmaninov qui est un exemple saisissant de résilience justement. Chamayou a souffert de dystonie, autrement appelée la maladie du pianiste, il était devenu incapable de jouer et il a du réapprendre tout du début. Et c’est là que je m’en veux d’être parti trop rapidement après le concert, il était resté pour des dédicaces mais on m’avait fait mettre mon sac au vestiaire à cause de Vigipirate, je ne connaissais pas bien le bâtiment, en suivant les gens, je m’étais tout d’abord retrouvé dehors. J’ai du retourner sur mes pas, entrer de nouveau dans le bâtiment tant bien que mal pour récupérer mon précieux sac, ensuite je suis parti sans prendre mon reste, il était déjà bien tard.

L’œuvre en elle-même est majestueuse, elle met le soliste à rude épreuve et pour un mec qui ne pouvait plus jouer, Chamayou s’en est sorti comme un chef. C’est du niveau des études d’exécution transcendantes les plus difficiles. Que de virtuosité, que d’effets mais également de beaux moments de grâce, d’harmonie, de calme. En tout cas, le piano est à l’honneur dans cette pièce et puis ce mi bémol majeur, je l’aime tellement. Il m’évoque le pain d’épice, le miel, c’est une tonalité festive, joyeuse. Au final, ce concerto m’a amené à ce concert et il a répondu à mes attentes.

Après une ovation bien méritée, Bertrand Chamayou s’est bien fait désirer pour faire un rappel. Mais ça valait le coup, il nous a joué un lied de Schubert repris par Liszt intitulé Auf dem Wasser zu singen (chanter sur l’eau pour ceux qui ne parlent pas allemand). Et c’était magique. Vraiment, ce lied était d’une beauté, je l’ai même préféré au concerto !

Concertstück pour harpe et orchestre, Gabriel Pierné

Je n’avais pour ainsi dire jamais véritablement écouté de harpe, c’était la bonne occasion de la faire. A la base, on devait assister à la création d’une œuvre dont le soliste, Xavier de Maistre était le dédicataire mais le compositeur n’a pas eu le temps de terminer sa partition à temps ! C’est bien dommage, j’étais trop fier de dire à mes potes que j’assisterai à une création mondiale mais tant pis.

Ce Concertstück n’était pas mal du tout, la hapre n’est jamais étouffée par l’orchestre et je trouve cela prodigieux et puis, ça m’a fait penser à une bonne amie à moi qui joue également de la harpe.

Totenfeier, Gustave Mahler

Un poème symphonique pour commencer, un poème symphonique pour terminer, on boucle la boucle. Mahler, je connaissais de nom, ça me semblait trop complexe, trop inaccessible. J’avais essayé d’écouter une ou deux fois sans trop insister. Grave erreur. J’ai découvert que je pouvais aimer Mahler et apprécier sa musique à sa juste valeur et que je n’avais plus à le fuir. La source d’inspiration de cette œuvre est la mort, mort qui entoure le compositeur qui a perdu de nombreux proches, ainsi le do mineur initial se comprend (et s’entend) bien. C’est une sorte de marche funèbre mais en moins triste. Beaucoup de force et de percussions ici. Un thème envoutant que j’ai sifflé sur le chemin du retour. Vraiment, une belle découverte. Certains spectateurs se sont fait avoir et on voulu applaudir un peu trop tôt alors que le morceau n’était pas fini, ça m’a beaucoup amusé !

Conclusion

J’ai hâte d’aller à mon prochain concert qui n’est pas avant février malheureusement mais bon, pour patienter j’aurai l’auditorium de la maison de la radio ainsi que mes nombreux CD !

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