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Publié par andika

Suite à la demande expresse d’un de mes fans, je me vois dans l’obligation de rédiger une critique sur le dernier film de Quentin Tarantino, Django Unchained. J’ai beaucoup de choses à dire sur ce film mais étant donné que je passe mes journées devant un écran à taper sur un clavier, le soir venu, je suis un peu lassé. Donc, je rassemble mon courage et toute ma volonté, je mets du Marvin Gaye dans les oreilles et c’est parti.

En bon fan de Tarantino que je suis, je me suis précipité au cinéma le jour de la sortie du film, dès que j’ai terminé les cours à la fac, j’étais en route. J’ai vu ce film en compagnie de Pierre et… Pierre, ce n’est même pas une blague. Nous sommes allé au UGC ciné cité Bercy, salle confortable ma foi mais qui surtout pratique des tarifs imbattables pour les jeunes. 4€90 la place ! C’est un crime de ne pas aller au cinéma à ce prix là. C’est ainsi que cette salle attire beaucoup de monde, dont des personnes qui allument leur téléphone pendant la projection. Mais comme la place n’est pas chère, je peux me permettre d’acheter de la bouffe, pour le coup c’étaient des M&M’s. Une fois mon paquet terminé, il a atterri sur la tête d’un malheureux qui avait allumé son téléphone pendant le film, il n’a jamais su que c’était moi bien que j’étais mort de rire lorsque je l’ai vu se retourner… Trêve de plaisanteries !

 

Ce film me donne l’opportunité d’aborder tout d’abord le sujet de l’esclavage et plus précisément l’esclavage dans le sud des Etats-Unis au 18ème siècle. Car vous n’êtes pas sans ignorer que les grecs et les romains pratiquaient déjà l’esclavage à l’antiquité, que le servage en France ou même en Russie jusqu’au 18ème siècle n’est rien d’autre que de l’esclavage connu sous un autre nom. Mais l’esclavage des Etats-Unis implique la traite négrière, le racisme et de beaux hommes bien noirs ! Mais ce film traite bien de l’asservissement des hommes noirs aux Etats-Unis au 18ème siècle. Sujet bien douloureux dans ce pays d’ailleurs et douloureux pour moi. J’ai découvert cela, l’esclavage des noirs, à la télévision à l’âge de 6 ans, en tombant par hasard devant le téléfilm Racine qui narrait l’histoire du personnage culte de Kunta Kinté que tout le monde connait. Ce film est d’ailleurs adapté d’un livre très célèbre. Les scènes de coup de fouet m’avaient fait beaucoup pleuré à l’époque, très triste souvenir que de voir ces souffrances crues à l’écran, que de voir des hommes traiter d’autres hommes comme du bétail juste à cause d’une différence di pigmentation. Je parle rarement de cela, je me souviens simplement qu’à l’époque, j’avais trouvé du réconfort auprès de ma grand-mère. Dans Django, on n’échappe pas à ce genre de scène, le fouet, les humiliations, la souffrance. Ce qui est un point positif du film, qui ne cherche pas à dissimuler mais qui est au contraire très authentique.

 

Je suis un fan inconditionnel de Tarantino, j’ai vu presque tous ses films. Ce qui est amusant avec Django, c’est que ce film peut être qualifié de Tarantino qui n’en est pas un. Pourtant dans chacun de ses films Tarantino lorgnait vers le Western, ce qui était assez loquace, en effet appliquer les règles du Western à un autre contexte pouvait se révéler être parfaitement brillant. Ici, on mixe les Western typiques de l’Ouest de l’Amérique avec le Sud des Etats-Unis esclavagiste deux ans avant la guerre de sécession. Pour une fois ici, la narration est parfaitement linéaire et chronologique, sauf quelques petits flash back. Cela a l’inconvénient de parfois trainer en longueur. De plus on sent que le scénario est par moment un peu brouillon, notamment sur la fin qui a clairement du être remaniée et qui s’étire un peu inutilement. Enfin, je ne retrouve pas dans ce Tarantino les répliques délirantes que j’aime tant, les logorrhées de personnages fascinants, ce que je déplore un peu mais l’histoire ne s’y prêtait pas forcément. Dans ce film on trouve tout de même une violence assez jouissive qui fait rougir de plaisir quand même!

 

Ce film raconte pourtant une très belle histoire qui est d’ailleurs servie par une narration fluide et simple, ce qui est à mettre à son crédit. C’est en fait une variation de l’anneau des Nibelungen avec Django en avatar de Siegfried et Broomhilda en Brünhild, mais pour ce coup c’est vraiment transparent. Le fait d’avoir accès à de la mythologie allemande dans ce film m’a beaucoup moi qui suis germanophile de longue date. Toute cette fibre teutonne est portée par le fabuleux Christoph Waltz, dans son rôle du docteur Schultz, qui a d’ailleurs le regard du spectateur sur toute cette histoire. Je dirais même plus, il a le regard du spectateur européen lambda dont nous sommes chacun un spécimen sur cette Amérique, à mon humble avis. On peut également voir un Dicaprio à contremploi en pervers un tantinet incesteux et sale, malgré tous ses désirs de raffinement. Nous avons également droit à un Jamie Foxx héroïque qui tient assez bien le film ma foi et enfin à un Samuel L Jackson absolument exceptionnel et qui va à mon avis entrer dans la mémoire collective et dans le panthéon des personnages de Tarantino. Stephen, l’esclave joué par Jackson, est le véritable antagoniste du film et fait d’ailleurs tout son charme, car il interroge au niveau de la psychologie et de ses objectifs. Enfin il me faut parler du personnage féminin du film, joué par Kerry Washignton, elle vaut vraiment le coup de toutes ces péripéties, elle parle un allemand parfait!

 

En conclusion, je vous conseille vivement d’aller voir ce film, qui vous divertira, vous fera rire, en résumé vous passerez un bon moment.

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