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Publié par andika

Le Fil de Daniel Auteuil est un long métrage élégant au montage habile qui adapte de façon efficace le récit Au guet apens du regretté Jean-Yves Moyart aka @MaitreMo sur Twitter. Il n'étonnera pas ceux qui ont lu le livre réédité de Maitre Mo en 2021 mais il ne manquera pas de secouer le néophyte.

Il s'agit ici d'un film de procès somme toute assez classique. Toutefois, le montage ne montre pas les événements dans l'ordre chronologique. Daniel Auteuil, en étant très fidèle au texte est aussi dans l'obligation d'inventer des choses. Dans le récit initial, on ne s'attarde pas trop sur l'avocate générale alors qu'ici Alice Belaïdi a un très beau rôle. On s'attarde encore moins sur la compagne du protagoniste (elle aussi avocate, mais quel plaisir de voir Sidse Babett Knudsen) et son client toréador Même si cela permet d'avoir la métaphore visuelle du toréro au milieu de l'arène que l'on peut transposer aisément dans une salle d'assises.

Mais en musclant le récit, en ajoutant une certaine profondeurs aux personnages secondaires (la sœur de la victime interprétée par une excellente Aurore Auteuil, ou encore l'avocate des parties civiles, la toujours excellente Suliane Brahim de la Comédie française), Auteuil adapte ce texte brut au cinéma, et il devient alors un vrai film. Le Personnage de Jean Moniser rappelle par bien des aspects le vrai Maitre Mo, notamment dans sa manière compulsive de fumer. Daniel Auteuil y amène de l'humanité et de la candeur mais aussi, de la désillusion.  Grégory Gadebois en Milik, accusé au procès, joue sa partition avec grande subtilité. Et pour celui qui a lu le livre, c'est une performance délectable.

On regrettera seulement que les origines ethniques de ce personnages aient été modifiées, dans la mesure où elles ont quand même une grande importance dans l'histoire.

Il en ressort tout de même un film haletant, au grand suspens, et mis en scène de façon efficace, un très bel hommage à l'œuvre de Jean-Yves Moyart.

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