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Publié par andika

Spontanément, lorsqu'on est français, quand on pense à l'idée d'un anglais réalisant un film au sujet de Napoléon Bonaparte, on a envie de passer son chemin. Mais quand cet anglais est Monsieur Ridley Scott, on s'attarde quand même un peu pour regarder. Et quel objet étrange que ce Napoléon. Il ne s'agit pas tout à fait d'un biopic. Et de surcroit, le parti pris par le réalisateur et le scénariste David Scarpa, n'a rien d'hagiographique, bien au contraire. Et pour ce faire, le réalisateur renoue avec l'acteur Joaquin Phoenix, qui jouait déjà le rôle d'un empereur dans Gladiator, il y a plus de vingt ans déjà.

On trouve au début Napoléon, jeune officier ambitieux qui promet un plan à Barras (charmant Tahar Rahim) pour reprendre la ville de Toulon occupée par les anglais. Après ce succès initial, le marche de Napoléon (troublant Joaquin Phoenix oscillant entre le charisme et le pathétique) ne fait qu'avancer, au pas de charge.

Mais l'élément perturbateur de cette ascension est la propre épouse de Bonaparte, à savoir Joséphine de Beauharnais (amusante Vanessa Kirby). Plus que l'histoire d'un homme, c'est l'histoire d'un couple. Et histoire banale d'un couple qui a un problème. Et ce problème, c'est que ce couple ne parvient pas à concevoir d'enfant. De ce problème nait une dualité fascinante dans le récit. D'un côté, le Bonaparte génie militaire, sûr de lui, presque divin sur le champ de bataille. De l'autre côté, Napoléon, le petit corse, méprisé par sa femme, cocu au vu et su de tout le monde, et enfin, frustré de ne pas avoir d'enfant.

Cette dichotomie permet d'une part de raconter la grande histoire à travers des anecdotes peu connues, qui réduisent un peu le prestige de l'empereur, notamment le Coup d'Etat du 18 brumaire an VIII, qui était à deux doigts d'échouer à Saint-Cloud, car Napoléon ne parlait pas assez fort. Et tout un tas de petites scénettes de Napoléon au quotidien, où on voit tout sauf un grand homme. Cela amène également des scènes légères et drôles, qu'on ne s'attendait pas forcément à trouver.

Enfin, comme souvent chez Scott, les séquences d'action et de batailles sont impressionnantes, souvent violentes, mais en règle générale réalisées avec grand soin. Il reconstitue Austerlitz et Waterloo avec grand soin et nous y immerge avec sa mise en scène ciselée.

Mais ces belles batailles ont un prix, qui nous est rappelé à la fin du film. Le nombre de morts causés par les ambition démesurées de notre cher empereur. Information qu'on nous communique assez rarement dans le cursus scolaire de la République française. Comme quoi, le point de vue anglais a parfois une utilité.

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