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Publié par andika

Elvis est un énième biopic, sur un énième musicien. En effet, ces films biographiques ont tendance à avoir pour sujet des légendes de la musique et valent souvent aux comédiens qui les incarnent, les honneurs et récompenses. On se souvient de Ray de Taylor Hackford en 2004 qui avait valu l'Oscar du meilleur acteur à Jamie Foxx ou encore de Walk the Line en 2005. Plus récemment, en France, nous avons eu droit à Django d'Etienne Comar en 2017. Alors pourquoi pas un film au sujet d'Elvis Presley, surnommé le King et dont la musique conquiert les oreilles de chacun, qu'on le veuille ou non ?

Car en effet, cet artiste a vendu un nombre incalculable de disques, sa musique est encore aujourd'hui massivement utilisée dans la publicité, au cinéma, et même à Las Vegas où ses sosies officient toujours aujourd'hui pour célébrer des mariages. Tout le monde connait Elvis, même ceux qui ne se classent pas forcément parmi ses fans.

L'intérêt de ce film est donc de découvrir le personnage pour ceux qui ne le connaissent pas. Ou bien, au contraire, de le retrouver pour ceux qui l'aimaient déjà. Baz Luhrmann le réalisateur et scénariste a ici la bonne idée de nous raconter cette histoire du point de vue de l'impresario d'Elvis, à savoir le colonel Tom Parker interprété par un Tom Hanks magistral, comme à son habitude. Issu du monde forain, d'un passé mystérieux, ce dernier flair le potentiel d'Elvis et ne tarde pas à en faire un phénomène mais aussi à se nourrir sur la bête.

Mais dans l'Amérique des années 1950-1960, de nombreux carcans subsistent encore. Tout d'abord, le plus évident, dans le sud des Etats-Unis, la ségrégation raciale. Et c'est là que le personnage d'Elvis est déjà particulier. Suite à la disgrâce de son père condamné à de la prison, il a grandi dans un quartier noir. Il a fréquenté des enfants noirs durant sa jeunesse mais surtout, il s'est nourri de musique noire. Et là réside la particularité de ce personnage que l'on voit tout au long du film. C'est qu'il se joue des carcans. Carcan de la ségrégation, où il embrasse la musique afro américaine qu'il aime profondément, qui l'a construit et dont il admire les talents (son amitié avec BB King en atteste). Carcans moraux où il incarne le fruit défendu pour les jeunes filles en fleur qui perdent la raison en le voyant sur scène. Carcans de l'establishment américain, de ce nord vainqueur de la Guerre de sécession et qui pourtant, s'incline devant ce petit chanteur venu du Sud profond et pauvre. Enfin et surtout, carcan de son agent, qui même s'il escroque, même s'il le manipule, même s'il le confine à Vegas, ne peut pas arrêter la légende. Ne peut pas altérer le talent. Et tout simplement, ne peut rien faire contre la magie d'Elvis, qui est résumée toute entière dans ce long métrage.  Servi par une mise en scène efficace et dynamique.

Film qui tient aussi avant tout dans la performance impressionnante d'Austin Butler dans le rôle d'Elvis, que ce soit dans les gestes ou dans la voix, fait revivre le mythe de façon sidérante. Elvis Presley est plus que jamais une légende et ce film ne fait que le confirmer.

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