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Publié par andika

House of Gucci est le second film à sortir au cinéma que l'on doit à Ridley Scott en 2021. Après le rashomonesque Last Duel, le réalisateur britannique retrouve son nouvel acteur fétiche, Adam Driver, en tant que personnage principal d'un drame familial, mettant en scène peut-être les Médicis eu XXème siècle, à savoir les Gucci !

Ridley Scott et l'Italie, c'est une histoire d'amour qu'on a pu apercevoir le temps de quelques plans à Florence pour le très gore Hannibal

On retrouve son goût de l'esthétisme dans House of Gucci, avec tout d'abord des costumes impeccables pour tous les comédiens. De Lady Gaga, en Patrizia toujours bien mise, à Adam Driver aux costumes sur mesure qui brillent et qui sentent bon la classe de Milan. La photographie n'est pas en reste, toujours chaude et colorée. Que l'éclairage soit fort pour les scènes de jour à la montagne. Ou au contraire, pleine d'ombre pour une superbe séquence de boite de nuit. Enfin, la bande originale souvent composé d'extraits d'opéra italiens très connus permet d'être dans la bonne ambiance.

L'histoire est simple. Patrizia, (impeccable et creepy Lady Gaga), jeune femme travaillant dans l'entreprise de transport de son père, met le grappin sur un gosse de riches, Maurizio Gucci, et ne le lâche plus. Son père, Rodolfo (impeccable Jeremy Irons), désapprouve l'union, sentant bien que quelque chose de louche se cache derrière cette fille aux airs ingénus. Il coupe donc les ponts avec son fils. Ce dernier, n'en démordant pas, quitte le domicile familial, renonce à sa fortune et part vivre avec sa dulcinée.

Tout ceci aurait pu être une merveilleuse histoire d'amour mais malheureusement, les choses ne s'arrêtent pas ici. La famille en question, Gucci pour ne pas la nommer, est une marque mondialement connue et qui génère des millions de revenus et bien entendu la convoitise. Et peu à peu, ce trésor va faire tourner la tête de nos personnages. Patrizia tout d'abord, la femme interessée, toxique, qui va se rapprocher de la famille par l'intermédiaire de l'oncle de son mari, Aldo (un Al Pacino qui surjoue terriblement mais qui a un potentiel comique appréciable). Et peu à peu, son appétit va grandir, et aidé d'une diseuse de bonne aventure (hilarante Salma Hayek), elle se comportera en petit diable soufflant à l'oreille de son mari pour prendre le contrôle de l'entreprise familiale. 

Là où dans The Last Duel, Scott présentait un personnage principal féminin victime de viol et cherchant réparation,  ici, nous avons droit à une femme machiavélique, manipulatrice, envieuse, jalouse, possessive, en un mot, toxique. Un cancer qui se propage sans limite et dégrade tout ce qu'elle touche, se mêle de tout et devient peu à peu hors de contrôle. Et elle sera également le catalyseur d'une guerre larvée entre son mari et sa famille, où les dommages collatéraux seront légion. Le personnage de Paolo Gucci (Jared Leto totalement sans limite et lunaire, sous ses prothèse et son overacting over the top, fascinant) en fera les frais.

Et pourtant, devant ce drame, devant cette femme maléfique qui fera assassiner son mari, on ne peut s'empêcher de rire. Rire devant l'absurdité des choses. Rire devant les problèmes des riches qui au lieu de vivre paisiblement leur vie, se perdent par leur cupidité, leur vanité et en oublie que tout richissimes qu'ils sont, ils demeurent fragiles. Car en effet, le coeur d'une entreprise familiale qui prospère, c'est l'aspect famille. Sans famille unie, il ne peut pas y avoir de paix, ni de succès.

Etrangement, devant la chute de la maison Gucci, on rit énormément tant les personnages sont excessifs. Cela est peut-être du au fait d'avoir pris un casting essentiellement américain (même si Pacino et Gaga sont d'origine italienne) pour jouer des personnages italiens. Entre le surjeu et l'accent italien en langue anglaise, on a une impression de manque d'authenticité et de farce. Mais dans le fond, même si tout cela est tiré de faits réels, on assiste bien à une farce. Car si les humains en sortent abîmés, la marque Gucci, elle, engrange. Bienvenue dans le monde du capitalisme ! 

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