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Publié par andika

The Father du dramaturge français Florian Zeller est un film marquant. Par son histoire, par sa mise en scène, par ses comédiens mais surtout par son montage et sa narration brillante.

On suit la (fin) de vie du personnage d’Anthony interprété par un Anthony Hopkins habité. Dans son appartement, il ne trouve la paix que lorsqu’il écoute de la musique classique. Ainsi, l’ouverture du film sur du Purcell installe une ambiance sereine avant que l’arrivé de sa fille Anne (excellente Olivia Colman) ne nous fasse revenir à la réalité.

Mais une réalité, comment dire, confuse. Une réalité où on ne peut pas se fier à ce que l’on voit et à ce qu’on entend. Une réalité où on ne peut pas se fier à ce qu’on ressent, à ce dont on se souvient (ou pas). Une réalité ou plus rien n’est vraiment familier si ce n’est l’erreur.

La magie du montage nous fait ressentir la confusion du personnage principal qui confond tout, qui retient peu, ou à contretemps. La mise en scène, et le choix judicieux de plans similaires pour filmer des endroits différents fait en sorte que le huis clos s’installe. Et que même si la caméra change de pièce, ou d’endroit, on ne sache pas forcément où l’on se trouve, comme le personnage d’Anthony.

Qui sont ces femmes qui viennent s’occuper d’Anthony ? Qui est cet homme qui habite dans l’appartement ? Que va faire Anne ? Aucune de ces questions n’a de réponse spontanée ou évidente dans la situation de notre protagoniste.

Ce film est l’occasion de voir que le crépuscule d’une existence perd parfois tout sens, et que l’agonie n’est parfois qu’une lente régression, ou plus simplement le retour à l’état d’enfant. De nombreuses scènes déchirantes jalonnent ce film. Sur le moment, la confusion permanente en atténue les effets, mais ces scènes infusent peu à peu au fur et à mesure, lorsqu’on réfléchit à ce que l'on vient de voir.

Anthony Hopkins joue la comédie à merveille et délivre une performance remarquable de vieil homme perdu ne possédant plus toutes ses capacités. Et pour livrer cela à la caméra, il fallait être au contraire au firmament de son talent. Il récolte ici un second Oscar du meilleur acteur bien mérité 30 ans après Le Silence des Agneaux.

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