Le Daim: L'obession absurde
Le Daim est le nouveau film de Quentin Dupieux, qu'on peut qualifier de comédie. Il ne dure que 1h17 mais ce sont 1h17 de folie. Servi par un casting cinq étoiles avec l'inimitable Jean Dujardin et l'intense Adèle Haenel, on se rend compte très rapidement que tout peut arriver. C'est l'histoire de Georges, interprété par Dujardin, qui arrive dans un petit bourg avec un projet. Un projet absurde, irréalisable. Et pourtant, le film et le personnage se donnent les moyens d'essayer d'y parvenir. Et l'engagement des comédiens fait tout. L'histoire est absurde, invraisemblable mais jouée avec une telle vigueur qu'elle en devient presque plausible.
Car en effet, l'obsession nous fait quitter la rationalité. Forcer le trait permet de mettre en avant certains mécanismes de l'obsession et en révéler les causes. Notamment la solitude qui conduit parfois à chercher un palliatif. Un dialogue entre Denis, interprétée par la sublime Adèle Haenel et Georges montre bien à quel point deux solitudes qui se rencontrent autour d'un projet, peuvent se faire du bien et avancer.
Et quand le projet tourne autour d'un blouson en daim filmé comme un personnage, ça part vraiment dans tous les sens pour notre plus grand plaisir. La proposition de cinéma est plaisante car la mise en scène est pensée. Que ce soient des plans larges sur les paysages, ou la façon de filmer une pièce à l'espace restreint. Le rythme peut paraitre décousu, l'écriture du scénario est pourtant infaillible tant les différents rebondissement font sens. Ou quand le cinéma économise les dialogues et montre les choses sans pour autant qu'on ne peine à les comprendre.
Vous l'aurez saisi, le daim est un film qui se savoure !