Crazy Rich Asians: Des riches pas si fous
Crazy Rich Asians est avant toute chose une formidable comédie romantique. Le fait que tous les protagonistes de ce film soient asiatiques n’est qu’une circonstance particulière qui se justifie totalement au vu de l’intrigue. On suit la famille Young, au travers leurs périples autour du monde. D’abord une arrivée dans un hôtel britannique, très huppé. Mais ces asiatiques mouillés par la pluie ne peuvent décemment pas avoir réservé la plus belle suite selon le majordome. Et c’est pourtant le cas. Après les avoir congédiés, la petite famille désœuvré appelle une connaissance qui s’avère être le propriétaire de l’hôtel et qui annonce à son employé qu’il a un nouveau patron.
Scène loufoque mais que montre bien le nœud de ce film. La richesse, l’apparence de richesse, la perception par les autres et tout ce que cela implique, notamment socialement. Ce n’est pas parce que l’écrasante majorité des personnages est constituée de personnes riches que ces derniers ne sont pas intéressants. Car en effet, la richesse implique son lot de difficultés. Surtout dans cette culture asiatique assez ancestrale, basée sur de fortes traditions et de surcroît, sur la préservation des apparences.
Ainsi, cette comédie romantique réussit à présenter toutes ces nuances à travers un couple formé par Nick Young (super Henry Golding), riche héritier de l’empire familial et Rachel Chu (magnifique Constance Wu), jeune prof d’économie à l’université de NY, brillante, belle, fille unique d’une immigrée chinoise aux USA. Lui, le fils de bonne famille chinoise ancestrale, qui n’a émigré en occident que sur le tard. Elle, la fille d’une immigrée chinoise, mère célibataire et ancienne ouvrière dans l’empire du milieu. Et pour pimenter le tout, elle ignore totalement la fortune de son petit ami.
D’où des scènes intéressantes avec un comique de situation assez développé. Tous les personnages riches la pensent vénale alors que ce n’est pas le cas. Et elle, de son côté, s’étonne de plus en plus devant ces personnes à rang social plus élevé, plus riches mais aussi tellement mesquine.
Alors, le mélange entre riche et moins riche est-il forcément une mésalliance ? Ce film nous montre que non, et il montre aussi que les problèmes ne proviennent pas forcément de l’endroit que l’on croit.
Beaucoup d’humour mais aussi beaucoup de tension grâce à une parfaite Michelle Yeoh en mère de famille protectrice et grande Némésis. On passera un bon moment devant ce film qui véhicule un message positif. En effet, malgré les différences, on peut s’aimer. De plus, ce casting 100% asiatique s’avère des plus excellents. Quel producteur pourrait penser qu’on ne puisse pas s’intéresser à ce genre d’histoire à cause de cette particularité ? Tant que l’histoire est bonne, que les acteurs sont bons, le reste suit en général