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Publié par andika

Jeudi 7 décembre avait lieu à la philharmonie un concert de l'Orchestre de Paris qui retrouvait pour l'occasion son directeur musical, Daniel Harding. Le programme comportait le concerto pour violon de Schoenberg ainsi qu'une Symphonie Alpestre de Richard Strauss.

Deux œuvres du XXème siècle avec, une assez moderne, se tournant vers l'atonalité, l'autre regardant un peu dans le rétroviseur et les romantiques.

Pour le concerto, la soliste était Isabelle Faust. Quel plaisir de voir une musicienne que l'on a souvent plaisir à écouter sur disque. Bien qu'il nous soit difficile d'appeler musique la composition de Schoenberg, il est encore plus difficile de ne pas avoir entendu les mérites de cette violoniste. En effet, ce concerto est redoutable, tellement redoutable que chose rare, elle avait la partition devant elle pour l'interpréter. Faust, c'est l'élégance du jeu, l'amplitude du son, une technique acérée, un beau vibrato. Même si le dialogue entre l'orchestre est singulier pendant une bonne partie de l'exécution, soulignons ici les violoncelles de l'Andante et les percussions du Finale. Mais ce que l'on retiendra, c'est l'aisance de la violoniste dans toutes les difficultés de sa partie, ces pizz à la main gauche dans ce concerto aux six doigts qui porte très bien son nom. Le bis était encore plus étrange mais bien plus envoutant.

Après un long entracte est venu le temps de la symphonie alpestre. Total opposé de l’œuvre précédente. Cette musique est luxuriante, expressionniste, descriptive, en un mot, jouissive. Une orchestration faisant intervenir de très nombreux instruments, tous plus étonnants les uns que les autres, notamment du côté des percussions avec l'apparition du fameux éoliphone appelé aussi machine à vent !

L'exécution de ce morceau a été quelque peu inégale (mais l'alternance des différentes ambiances impose cela) bien que globalement satisfaisante. Notre position dans la salle n'y est peut être pas étrangère. En effet, étant placé dans les chœurs, juste derrière les cuivres, ces derniers avaient tendance à couvrir les cordes, surtout au début. Mais quelle opulence du son, quelle richesse, quelle tenue, cette ambiance tout bonnement wagnérienne dans la nuit, tous ces solistes en grande forme, Alexandre Gattet au hautbois, Vincent Lucas à la flûte, André Cazalet, héroïque au cor. La beauté des cordes lorsqu'elles jouent seules, leur cohésion, leur ampleur, leur si beau phrasé. Et enfin, la richesse de cette orchestration qui fait passer l'auditeur par tous les états. Ainsi, rien que le passage de l'orage mérite à lui seul le prix de la place tellement le tout va dans la démesure, notamment grâce à la présence de l'orgue. C'est si bien joué. Tout cela procure du plaisir et de l'étonnement. A défaut de vacances dans les Alpes, rien de tel qu'une bonne petite symphonie alpestre pour s'évader !

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