Spectre : Les morts sont vivants
Le film commence avec l’incontournable Gun Barrel qui est enfin de retour en ouverture, on a complété le retour aux sources, nous sommes bien devant James Bond, 007. Suite à cela, une phrase s’affiche à l’écran : « Les morts sont vivants. » Et c’est bien le problème de ce film, les morts sont vivants et trop présents. Le passé de Bond est beaucoup trop pesant et empiète sur l’histoire qu’on nous raconte. Alors oui, cette citation se réfère tout d’abord à la fête des morts de Mexico qui offre une séquence d’ouverture sublime, ensuite, on a droit au générique qui pose encore le souci. On revoit de nombreux personnages des précédents films dans ce générique, Vesper et le Chiffre de Casino Royale, on voit également Silva de Skyfall ainsi que M (Judith Dench). Et on ne va pas cesser d’en entendre parler tout au long du film. Il y a un gros souci d’écriture car apparemment, ce qui préoccupait le plus les scénaristes, c’était de raccrocher coûte que coûte le wagon, de montrer que tout était lié depuis Casino Royale. Après Quantum of Solace, ce parti pris est un peu redondant et lourd. Les anciens films ne se formalisaient pas de continuité et c’était la force de Skyfall de raconter sa propre histoire avec des enjeux simple, à savoir que le méchant voulait buter M.
Ici, oui, on a bel et bien un méchant mais on ne sait pas tout à fait ce qu’il veut, Bond lui court après mais ce n’est pas une véritable mission officielle. Le fait de tout lier aux films précédent pèse beaucoup dans la narration, dans la fluidité de l’histoire et la définition des enjeux de ce film. On a l’impression qu’il s’agit simplement ici de résoudre une nouvelle fois Casino Royale et c’est bien dommage dix ans après.
Ce film souffre également de longueurs, 2h30 ce n’est pas rien. Les paysages montrés ne sont pas à tomber par terre mais toutefois, un plan sur un train dans le désert est à signaler.
Mais j’ai quand même apprécié ce film, car on a ici un vrai Bond. Un M charismatique, une Moneypenny rafraichissante et un méchant qui aime les chats interprété par un Christoph Waltz qui semble être fait pour cela.
Et ce n’est pas le seul membre du casting à qui le rôle va comme un gant. Monica Belluci est parfaite, Léa Seydoux a tout ce qu’il faut de force et de fragilité et on comprend que Bond n’y résiste pas. Même le catcheur Bautista est cool, enfin, Ralph Finnes en M, c’est juste jouissif.
Pour conclure, ne vous attendez pas à voir quelque chose de comparable à Skyfall. Même si Sam Mendes est resté, le propos n’est plus du tout le même. Il s’agit d’une célébration des Bond avec Connery mais en le faisant également entrer dans une nouvelle époque. Ce ne sont plus des clins d’œil, mais une refonte, une synthèse, et il fallait en passer par là visiblement, surtout pour introduire un antagoniste qui sera vraiment à la hauteur de la légende.