Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pages

Publié par andika

On a parfois l'impression que tout a été fait dans le genre de l'épouvante et de l'horreur au cinéma. Qu'il n'est plus possible de proposer quelque chose de nouveau et d'original. Que les mêmes clichés éculés sont resservis ad nauseum. Que les procédés de mise en scène les moins subtiles sont toujours employés. Que les scénarios se ressemblent comme deux goutes d'eau. 

Et pourtant, le film Smile de Parker Finn sorti en salles en 2022, déjoue un peu tout cela. Bien entendu, le procédé du jump scare y a toute sa place, pour des effets souvent grossiers mais qui font réagir le spectateur. Cependant, ce long métrage prend aussi le temps de soigner ses personnages. 

Tout peut être un objet d'épouvante. De la poupée Chucky au clown de Ça. Deux personnages qui hors contexte ne devraient pourtant pas faire peur. Et c'est la même chose dans Smile. Quand on y voit des gens sourire, cela signifie que les problèmes ne sont pas loin. Pourtant, en règle générale, il n'y a rien de plus inoffensif et de plus engageant qu'un sourire. Mais il est vrai que dans certaines circonstances, le sourire peut également signifier le malaise. On parle bien de sourire jaune dans le langage courant. 

Et c'est le problème auquel est confrontée Rose (remarquable Sosie Bacon), médecin psychiatre, qui ne compte pas ses heures pour aider son prochain. Ayant terminé sa longue garde, et en partance pour un repos bien mérité, elle ne peut pas résister à l'appel d'une dernière urgence. Et la rencontre avec sa patiente va se dérouler de façon étonnante. Cette dernière, doctorante, a des visions depuis quelques jours, après avoir été le témoin d'un suicide pour le moins violent. Et un incident avec cette patiente aura des conséquence sur notre médecin.

Là où réside le premier intérêt de Smile, c'est que ce film confronte le monde de la médecine et de la science face à des manifestations surnaturelles et des histoires de malédiction. L'impuissance de la science étant un ressort puissant d'effroi pour le spectateur mais aussi pour la protagoniste. Rose ainsi, commence par essayer de rationaliser ce qu'elle vit avant de commencer à accepter que certaines choses échappent à son contrôle. Et sa situation critique fait aussi écho avec des traumatismes préexistants, datants de son enfance, et qui ont sculpté sa personnalité.

Smile se démarque aussi dans ses passages où il s'éloigne de l'intrigue, de la malédiction qui poursuit Rose, pour se concentrer sur ses relations avec son entourage. Avec tout d'abord, son fiancé Trevor, sa soeur Holly, et son ami Joel. Certains la croiront, d'autres imputeront sont état sur son passé tragique, d'autres s'en laveront les mains. Mais ces scènes du quotidien, mettant au prise un personnage déphasé, offrent des contrastes assez mémorables et des scènes marquantes, notamment celle de l'anniversaire. Et dans ces passages, la photographie, la mise en scène, accentuent l'effet.

Cependant, ce film ne manque pas de faiblesse. Notamment sa grande prévisibilité, de sorte que les scénaristes sont obligés de semer des fausses pistes de façon bien peu subtile. L'usage d'effets assez simplistes juste pour faire peur son également à déplorer, là où un simple hors champ fait parfois merveille. Car ce qui fait peur n'est pas forcément ce que l'on voit mais au contraire ce que l'on ne voit pas, que l'on devine, imagine, attend avec fébrilité, et que parfois, on ne comprend pas. Et le film parvient à le faire dans certaines séquences !

Toutefois, ce Smile est un spectacle qui se tient, offre ce que l'on peut attendre d'un film d'horreur. A savoir des sensations parfois un peu désagréables mais tout de même assez fortes !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article