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Publié par andika

Enfin, nous avons l'opportunité de voir le dernier Woody Allen en salle, j'ai nommé Rifkin's Festival ! Récemment plus ou moins tombé en disgrâce pour causes d'accusations infondées et démontées de la part de son ex compagne, Mia Farrow, Woody Allen continue de créer envers et contre tout. En conservant son flegme et son talent. Après son autobiographie parue chez les libraires en 2020, nous sommes heureux d'enfin le retrouver au cinéma avec ce film qui trainait dans les cartons depuis deux ans !

Woody Allen est toujours le même. Ses personnages sont toujours aussi torturés. Ses thèmes sont toujours l'amour, la mort, l'art, le sens ou non que l'on peut donner à la vie. Mais dans ce film, on sent un auteur un peu désabusé. Et pour ne pas changer les habitudes, le personnage principal de ce film, Mort Rifkin, n'est qu'un avatar de l'auteur. On le découvre au début du film en séance chez son psy, à New-York. Prof de cinéma de son état, mais éloigné de l'enseignement pour tenter d'écrire le roman ultime, il relate son récent séjour à San Sebastian pour le festival de cinéma. Mais sa motivation est moins d'aller y découvrir des longs métrages que de surveiller sa sculpturale épouse Sue, qui semble un peu en pincer pour le jeune réalisateur français en vue, Philippe,  dont elle est l'attachée de presse.  Wallace Shawn, dans le rôle de Mort, amène tout ce qu'il a d'humour, de doutes, de questionnements et de flegme. Et c'est un plaisir de suivre ses aventures et d'écouter sa voix off décrire les situations à son psy. 

Ici, nous avons tous les ingrédients du ménage à trois du vaudeville classique et pourtant, il ne s'agit pas de jouer du comique de situation. Ainsi, la révélation de la liaison entre Sue (hilarante Gina Gershon) et Philippe (Louis Garrel parfait en bellâtre imbu de lui-même) n'est pas l'enjeux d'une grande scène. Juste la confirmation d'une évidence. Ce qui intéresse l'auteur, ce ne sont pas les situations que vivent ses personnages, mais ce qu'ils ressentent.

A cet égard, la relation de Mort avec la magnifique médecin espagnole Jo Rojas (magnifique Elena Ayana), amène toutes les plus belles scènes du film. Plus que de la consolation, cette relation amène enfin un peu de vie au personnage principal. En effet, dans les mondanités, ce dernier ne fait que citer abondamment les films qu'il a aimés (tout y passe, de Kurosawa à la Nouvelle Vague, on sent que Woddy Allen a cité les noms de tous ses films favoris). Le prétexte pour l'auteur de faire une grande lettre d'amour au cinéma, à Paris, à l'Espagne.  Mais là où le festival est le lieu des faux semblants, une once d'authenticité existe entre ces deux personnages. 

Enfin, une belle scène entre Mort et une allégorie de la mort (excellent Christoph Waltz), autour d'un échiquier, au bord de la plage, en noir et blanc, finit pour ainsi dire la séance et nous ramène à la réalité. Une idée de mise en scène géniale.

Le personnage de Philippe dit à un moment que, en tant que réalisateur, il connait la psyché humaine, et devant ce film, on se dit que cela doit être vrai pour Woody Allen, qui parvient à livrer un vaudeville désabusé. Comique par ses situations, mais tellement tendre et profond par ses sentiments. Ce qui permet une certaine indentification aux personnages qui ont des relations sentimentales tellement complexes !

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