Un Triomphe: Vive le théâtre !
Le théâtre est un art qui a cela de particulier qu'il est le parfait reflet de son époque. Pour savoir ce qui agite les humains, les faits sociaux, ce qui se passe en direct à un moment donné, il convient d'aller au théâtre. Quoi de mieux que Beaumarchais pour connaître les soubresauts de la Révolution française qui étaient déjà en gestation à la fin du 18ème siècle dans une société qui ne se retrouvait plus dans ses institutions ?
Et c'est peut-être pour cela qu'on retrouve des ateliers théâtre en prison. Etienne, campé par un Kad Merad fait pour ce rôle, a pour mission d'animer un atelier de théâtre pour des détenus condamnés à de longues peines. Comédien au chômage, il trouve ici une opportunité de faire oeuvre utile. Rapidement lassé des quelques fables de La Fontaine (la morale étant la leçon que ces criminels doivent intégrer) qu'il a la mission de mettre en scène, il a plutôt l'ambition de monter En attendant Godot de Beckett. En effet, cette pièce du théâtre de l'aabsurde, où les personnages attendent un personnage qui n'arrivera jamais, épouse parfaitement la vie que mènent les détenus. Avec une énergie considérable, il convaincra toutes les autorités, dont la directrice de la prison, jouée par une Marina Hands impeccable. Un peu pincée mais très idéaliste, dans chaque scène, elle amène de la justesse.
Ce qui n'était qu'une façon de passer le temps va peu à peu devenir vital pour ces détenus qui vont s'investir de plus en plus, comme si leur vie en dépendait. Car effectivement, le théâtre c'est la vie. Celui de l'absurde, qui a été inventé après la Seconde Guerre mondiale lorsque la vie avait perdu son sens par exemple. Et c'est sans doute pour cela qu'il s'insère parfaitement au milieu carcéral. Le réalisateur Emmanuel Courcol, dans une mise en scène qui met avant tous les personnages en le mettant vraiment en valeur, crée du dynamisme. Le montage qui montre le temps qui passe avec une inscription à l'écran permet de voir l'avancée des répétitions. Le film malheureusement tourne un peu en rond dans sa deuxième partie quand les détenus partent en tournée et que le spectacle est joué, rejoué. L'impression de revoir la même scène à l'infini se ressent. Cependant, la répétition, la redondance, cela correspond bien au milieu carcéral et à la pièce. On y trouve également beaucoup d'humour, notamment lorsque les détenus analysent le théâtre avec leurs propres références culturelles, tournant principalement autour du football (prix Nobel de littérature comparé au ballon d'or, théâtre de l'Odéon comparé à la ligue des champions).
Le point fort du film repose avant tous sur les personnages qui ont chacun une personnalité prononcée, avec des comédiens excellents. De Patrick qui joue avant tout pour impressionner sa femme, à Kamel, issu du grand banditisme qui veut surtout rendre son fils fier de le voir sur scène. Ce film est également une lettre d'amour au théâtre. Il en montre toute la force et toute l'utilité. Et rien que pour cela, il fait oeuvre de service public. Et c'est peut-être pour cela qu'en sus de Marina Hands, on trouve également Laurent Stocker de la comédie française au casting de ce film.
Un acteur en galère accepte pour boucler ses fins de mois d'animer un atelier théâtre en prison. Surpris par les talents de comédien des détenus, il se met en tête de monter avec eux une piè...
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