OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire: Pas politiquement correct

OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos est un grand plaisir qui ne se refuse pas en 2021. Déjà, plaisir de voir un tel film à l'esthétisme, soigné, reconstituant parfaitement l'ambiance des années 1970 et du début des années 1980 sur grand écran. Et de plus, pour son humour corrosif qui n'hésite pas à sortir les blagues les plus horribles, en usant des clichés les plus usés et devenus presque imprononçables de nos jours tant le politiquement correct prime en tout.

Après le Caire dans le premier épisode, Rio dans le deuxième, Hubert Bonisseur de la Bath alias OSS 117 embrasse l'ensemble du continent africain. Rien que ça. Car on le sait bien, l'Afrique est homogène, c'est un tout, il n'y a pas besoin d'être plus spécifique. En ce début d'année 1981, pendant le septennat finissant de VGE, OSS 117 est rappelé sur le terrain pour venir au secours de OSS 1001, jeune recrue, portée disparue en Afrique (excellent Pierre Niney dans le registre de la comédie).

Dans l'enquête d'Hubert, on retrouve tous les ingrédients du film d'espionnage dont l'inspiration est bien entendu le James bond de Sean Connery. On observe avec grand plaisir un Jean Dujardin au sommet de sa forme qui dit toutes sortes de répliques idiotes, au premier degré, avec un aplomb inaltérable ! Le rythme et le ton ont une importance prépondérante dans l'efficacité des dialogues et les comédiens ne sont jamais pris en défaut, aucun gag ne tombe à l'eau. Le scénario de Jean-François Halin se distingue à cet effet davantage par la qualité des dialogues que celle de son intrigue, somme toute assez basique. A savoir pour Hubert, aider le président en place, prototype du dirigeant de la France-Afrique, croisement entre Mobutu et Bokassa (belle référence aux diamants d'ailleurs). L'objectif principal étant de mâter son opposition qui s'est rassemblée.

La défense ardente de la colonisation et du système consistant à imposer des régimes antidémocratiques en Afrique par Hubert et son supérieur est le meilleur moyen de dénoncer cet état de fait. Faire embrasser de façon outrancière par les personnages ces thèses est un moyen efficace de les ridiculiser et d'en montrer les limites. Et c'est très drôle. A chaque bêtise proférée par Hubert, on se moque de lui de bon cœur. A chaque péripétie, on rit (difficultés dans les conquêtes amoureuses, décalage par rapport à son époque). Tant et si bien que, en sortant de ce film, on ne peut pas penser autre chose que le racisme et le sexisme sont tout bonnement ridicules.

Nicolas Bedos signe ici un film soigné, à la mise en scène dynamique et efficace. La musique (qu'il compose pour partie) instaure une ambiance très plaisante pour un grand moment de rire et de plaisir, avec des rôles secondaires tous au rendez-vous. Espérons encore beaucoup de missions pour OSS 117 !

OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire

Film présenté en clôture du Festival de Cannes 2021. 1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torrid...

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=262383.html

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