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Publié par andika

Le meilleur moyen de dénoncer le fascisme et la violence qu'il entraine est définitivement de le prendre au mot et d'en montrer toute l'absurdité, frontalement, au premier degré. Et c'est en tenant un discours simpliste qu'on peut arriver à la caricature et à la satire, car lorsqu'on analyse l'oeuvre de Paul Verhoeven, on remarque qu'il est coutumier du fait. Et Starship Troopers s'avère alors être un film efficace pour nous dégoûter de la violence.

L'histoire tient sur un post-it. Dans un futur plus ou moins proche, l'humanité est gouvernée par des militaires pour qui la force résout tout. L'accès à la citoyenneté et aux droits qui vont avec est assujétie à un service militaire de deux ans. Ah oui, aussi, les humains sont en guerre contre des insectes géants. 

La chose intéressante ici, c'est que la guerre est prise comme une situation de fait. On n'en cherche pas les causes, les fondements, ni même les objectifs. On la fait, c'est tout, parce que le régime a un ennemi désigné. Et il est très habile de faire en sorte que l'ennemi ne soit pas humain afin qu'il reste abstrait, et conserve toute sa fonction d'ennemi.

La photographie en mode colorée à la Beverly Hills, avec des comédiens très beaux, qui ne jouent pas forcément très bien, renforce le caractère satirique du propos. Surtout lorsque la guerre commencera et que la violence crue sera montrée à l'écran. Moult corps démembrés, têtes arrachées. On ne lésine pas sur l'hémoglobine. 

Dans ce monde fasciste, les humains ne sont plus que de la chair à canon. L'individu ne vaut plus rien et est immédiatement remplaçable. C'est ainsi que Rico (insipide mais tellement adapté Casper Van Dien), va rapidement gagner en galon à la suite de son professeur, (truculent Michael Ironside). Il en va de même pour Carmen (Une Denise Richards à la manucure constamment parfaite).

Et ainsi, on renouvelle sans cesse les personnes mais les idées restent les mêmes. Les jeunes recrues pleines de vie remplaçant les vétérans mutilés et traumatisés (à cet égard, le début du film où chaque personne qui a fait l'armée est sévèrement blessée).

On en ressort définitivement dégoûté de la guerre mais quand même fasciné par une mise en scène excellente avec des effets spéciaux du plus bel effet. Et on se marre un peu, même si le rire est un peu jaune. Surtout que cette satire qui date de plus de vingt ans n'est plus si éloignée de notre réalité. 

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