Les films du confinement [Partie 2]
Enfin vu Old Boy de Park Chan-wook. Film célébré à Cannes en 2004, qui aurait sans doute dû remporter la palme d’or, prix décerné étonnement à Farenheit 9/11 de Michael Moore. Ce film coréen a donc dû se contenter du Grand Prix. Ce long métrage opère une certaine fascination chez les cinéphiles, sans le voir, je savais qu’il y a fait une fameuse scène qui se déroulait dans un couloir, en plan séquence. Du même réalisateur, j’avais déjà vu Stoker au cinéma, un film assez troublant et envoutant, sur une famille endeuillée et très spéciale. J’avais également eu la chance de voir plus récemment, toujours sur grand écran JSA. Ce film était sorti en Corée en l’an 2000 mais il n’est parvenu dans nos salles qu’en 2018. Et pourtant, quel film sur des soldats nord coréens et sud coréens qui fraternisent. J’en avais entendu parler grâce au fameux podcast Super Ciné Battle, et il valait vraiment le coup. Il avait représenté une respiration bienvenue dans ce mois de juillet 2018 où l’équipe de France de football se dirigeait vers sa seconde coupe du monde.
Old Boy met un certain temps à démarrer, est assez inégal sur la durée, mais le scénario implacable finit par faire son effet. De plus, la mise en scène qui ne recule en rien devant la violence, est glaciale, clinique, précise et assez virtuose, surtout dans les séquences de combats. Rarement une vengeance n’aura été aussi bien consommée dans la fiction. Un film marquant.
Je suis profondément ému par la beauté infinie de Thelma et Louise de Ridley Scott. Un casting parfait. Immenses Susan Sarandon et Geena Davis. J'ai rarement vu d'aussi beaux rôles féminins. Oui, elles irradient par leur beauté, mais pas seulement. Leur caractère, et leur charisme sont extraordinaires.
C'est vraiment une allégorie de l'émancipation. Ce film a presque 30 ans et il montre vraiment ce que sont des femmes libres face à un monde qui peut s'avérer injuste et qui voudrait nier les choses dont elles peuvent être victimes.
Mais ce que j'aime, c'est ce refus viscéral du statut de victime de ces deux femmes. La façon dont elles se prennent en main, et commencent à dicter leurs règles. Grand Dieu qu'elles sont belles. Elles montrent tout ce qui me plait chez les femmes. L'indépendance, l'audace.
Et cette fin, en forme de bras d'honneur à cette société qui veut les enfermer. J'ai rarement vu une telle célébration de la liberté. La forme du road movie aide beaucoup. Le montage, la photo. C'est une vraie pépite ce film.
Enfin vu Les Affranchis (Goodfellas) de Scorsese ! On sent l'immense maîtrise dans la mise en scène. J'adore tous ces plans séquences quand on entre dans les restaurants avec les personnages. Les beaux travellings, la photo (la scène de l'exhumation !!!) niveau rythme, c'est un peu lent en revanche.
D'ailleurs, ça m'amuse, au contraire, Casino va trop vite pour moi. La voix off de Goodfellas est là juste ce qu'il faut. Scénario haletant et implacable et qui commence enfin à déconstruire l'aura dont jouit la mafia sur le grand écran. Voici un film maîtrisé, qui se regarde à plusieurs reprises pour apprendre. Fantastique objet d'étude pour qui aime le cinéma.