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Publié par andika

L'affiche et même la bande annonce des Envoûtés de Pascal Bonitzer pouvaient faire penser à une histoire de sorcellerie se déroulant à l'époque contemporaine dans la forêt de Brocéliande. Mais il n'en est rien. Le cadre est contemporain, et la seule magie que l'on observe, c'est que le métro 13 fonctionne au début du film et qu'il n'est pas trop rempli. C'est d'ailleurs dans une rame que l'on retrouve le personnage de Coline, interprété par la troublante et troublée Sara Giraudeau. Mi androgyne, mi magnétique. Pour cause de problèmes sur la ligne, elle remonte à la surface et retourne devant la porte de son ancien appartement et y croise Simon, interprété par un Nicolas Duvauchelle assez charismatique.

On comprend rapidement qu'ils ont été ensemble mais qu'ils sont séparés depuis un certain temps. Le film raconte alors leur rencontre, à travers un long flashback, raconté par Coline, à son meilleur ami, Sylvain (Nicolas Maury, qui frôle le surjeu dans sa manière de dépeindre l'homosexualité de son personnage).

D'une banale histoire d'amour au début, on se retrouve peu à peu dans une sorte de thriller psychologique, où le surnaturel est présent partout sans pour autant être palpable. Une explication rationnelle subsiste toujours à tous les événements qui arrivent. En effet, Coline, journaliste, écrit un article sur des apparitions de personnes à des proches, peu avant que ces dernières ne disparaissent. L'explication la plus simple et que la personne qui a vu l'apparition l'a imaginée. Mais alors, quand cela arrive à plusieurs personnes qui ne se connaissent ni d'Ève ni d'Adam, il y a de quoi être troublé n'est-ce pas ? Et ce trouble, impalpable, c'est ce que ce film montre. Sans basculer totalement dans la paranoïa d'un Rosemary's Baby de Polanski, on sent peu à peu notre héroïne perdre pied. Mais le réalisateur n'est pourtant pas décidé à aller au bout de la démarche et assumer un changement de genre. Au contraire, il continue à traiter son récit comme une romance et les enjeux de la rupture son survolés au lieu d'être approfondis. En effet, il aurait peut-être été souhaitable d'assumer plus en en avant le côté surnaturel de l'histoire, où à défaut, de suggérer encore davantage que quelque chose clochait.

La mise en scène est confortable et n'évoque jamais le trouble, on contraire du personnage de Coline qui l'exprime explicitement au lieu de le faire ressentir par son attitude. Un scénario ne devrait pas être dans l'obligation de faire dire aux personnages ce qu'ils ressentent.  Toutefois, on ressort de cette histoire troublé, mais l'envoutement devra attendre.

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