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Publié par andika

Il y a parfois des hasards troublants dans la vie. Comme le fait de se rendre au théâtre Laurette, à Paris, qui se situe rue au 36 Bichat, et ce, un 13 novembre au soir. Passer la soirée, dans cette rue, à cette date, quatre années piles après les attentats immondes qui l'ont frappée, n'est pas une expérience anodine. Surtout lorsque l'on passe devant la Bonne bière, Le Carillon et le Petit Cambodge. Mais cela permet également de rendre hommage aux victimes dans ce jour si particulier.

Arpenter un lieu si riche en émotions pourrait éventuellement nous détourner de la pièce à voir, et pourtant, il devient rapidement évident que ce monde a besoin de plus de théâtre ! Et que c'est en allant justement au théâtre, en étant éveillé, en vivant notre vie comme nous l'entendons, que nous faisons face. Il était par conséquent aisé de rentrer dans cette pièce pétillante qu'est Miss Purple se lâche !

Dès qu'Arlette Najsztat entre sur scène, on est frappé par son grand sourire et... Sa petite tenue ! A sa façon d'interpeller le public et plus particulièrement votre serviteur afin de lui apporter une aide salutaire (nous ne vous dirons pas de quoi il s'agit), l'ambiance devient immédiatement très chaleureuse ! Et cette interaction avec le public jalonne l'ensemble de ce spectacle où l'on prend bien conscience qu'il évolue et qu'il s'adapte à la salle. De quoi prendre plaisir à vivre un moment que l'on sait unique et privilégié.

Dans ce décors simple, teinté de violet, couleur fétiche de Miss Purple, on suit un journaliste interprété par Dean Abboud. Il souhaite réaliser une interview de la comédienne car elle est en lice pour un prix d'interprétation dans la catégorie sénior ! Mais l’interview ne sera pas de tout repos. Car les choses ne vont pas forcément être des plus fluides.

Les effets comiques employés sont tous très efficients. On joue de l'âge de la comédienne et de sa prétendue surdité pour créer des malentendus. Les doubles sens des mots sont utilisés à foison. Enfin, un cocktail d'autodérision et d'allusions ne manque jamais de faire mouche. En contemplant cela, on se rend compte que la charme et la fraîcheur n'ont pas d'âge, tant que le sourire est là ! Et le sourire d'Arlette Najsztat est omniprésent, ce qu'il la rend d'autant plus resplendissante et pétillante.

Et comme un pied de nez, le seul moment un peu triste de la pièce intervient lorsque Miss Purple évoque sa jeunesse, cachée pendant l'occupation durant son enfance. Mais au travers de ce récit, on sent l'authenticité de cette pièce de théâtre jalonnée d'éléments autobiographiques.

Car oui, une vie est une somme d'expériences, dont nous portons chacun la trace. Et comme le dit si bien Miss Purple "Les rides, faut pas y toucher. Il ne faut pas effacer les traces de la vie." Alors, si Marilyn Monroe avait vécu jusqu'à 78 ans, elle aurait peut-être ressemblé à Miss Purple. Mais cette Miss Purple n'a aucunement besoin de l'ombre de Marilyn Monroe pour séduire !

 

Auteur : Régis Le Guigot
Artistes : Arlette Najsztat, Deen Abboud
Metteur en scène : Murièle Agherman

Tous les mercredis jusqu'au 18 décembre 2019 au Théâtre Laurette

 

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