Toy Story 4: La litanie des fantasmes
Toy Story 4 est la suite qu'on n'attendait pas tant la fin du troisième opus était parfaite. Le petit Andy devenu grand léguait ses jouets à une petite fille et perpétuait leur destin lié à l'enfance. Le temps est passé, mais l'histoire continue. Il n'est plus tellement de transmission ici mais plutôt de refus. Le refus du temps qui passe. Le refus que les choses changent. Le refus de la réalité. C'est exactement ce qui arrive à notre cher Woody qui se rend compte que Bonnie n'est pas Wendy. Et l'obstination à fantasmer sa relation de jouet avec cette petite fille, en voulant absolument qu'elle devienne ce qu'elle était avec Andy fait parfois de la peine. Mais pourtant, au fur et à mesure, c'est l'acceptation de la situation qui peu à peu, apparait.
Pour ces jouets doués de conscience, le sens de leur existence est une question parfois omniprésente. Quelle est la vocation d'un jouet. Comme un jouet fabriqué à partir de déchet peut-il tenir son rôle. Ou comment un jouet oublié peut trouver un but. C'est la métaphore assez directe des questions que se posent les humains, à se demander si la vie vaut d'être vécue si l'on n'a pas d'enfant. C'est profond, et certainement pas intelligible pour le jeune public. Mais le double sens chez Pixar est quelque chose qui se savoure. Une fois de plus, la narration est impeccable et techniquement, l'animation est encore plus belle que ce qu'on a pu voir auparavant.
Enfin, l'humour et l'émotion sont encore présents. Ce quatrième opus n'était vraiment pas indispensable et pourtant, il se savoure toujours avec autant de plaisir. Car grandir avec ces personnages est une chose inestimable.