Comancheria: La beauté des personnages
Comancheria entre directement en tête de mon top film de 2016 ! Quel film ! Tout sonne tellement juste. C'est si bien réalisé, si bien écrit. Le scénariste est le même que pour Sicario et ça se sent. Tout fonctionne, tout est parfait.
Dans cette histoire, on suit deux frères qui s'improvisent braqueurs de banque dans le Texas. Ils sont traqués par deux rangers, dont un joué par le vétéran Jeff Bridges qui crève juste l'écran avec son accent à couper au couteau et ses vannes racistes incessantes envers sont coéquipier mi indien mi mexicain. Et malgré cela, on ne peut que aimer ce personnage, on ne peut que rire à ses blagues pourries. Comme l'auteur parvient à faire le tour de force de nous faire apprécier les deux frères losers braqueurs de leur état.
C'est là où le film est génial, c'est qu'il n'est pas manichéen. Tous les personnages ont leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses, de la grandeur et de la vilenie. Le Némésis désigné semble être le monde de la finance et plus particulièrement les banques mais c'est plus compliqué que ça, puisque le portrait des personnages est aussi sans concession, on connait certes leurs motivations mais cela n'absout pas tous leurs actes.
Les trois quarts du films se déroulent dans une ambiance presque bon enfant dans ce Texas si particulier, avant que la violence ne prenne ses droits (ah le port d'armes généralisé), que les actes des protagonistes n'aient des conséquences terribles.
Personne ne ressort indemne de cette histoire, surtout pas le spectateur. Une grande réussite.