Melancholia, l'illustration de la depression
Lars von Trier et moi, c'est un peu dans l'histoire ancienne sans toutefois l'être. J'avais été très marqué par Dancer in the Dark, j'ai tenu cinq minutes devant Antichrist, mais bon, ce qui m'a décidé à aller voir ce Melancholia c'est la critique du… Cannard enchaîné.
Et bien je peux vous dire que je ne le regrette absolument pas, si vous voulez une définition de la dépression, inutile d'ouvrir un dictionnaire, ce film suffit, ou alors tous les bon dictionnaires devraient rediriger vers ce film. Moi même je suis dépressif, c'est une maladie comme une autre dont il ne faut pas avoir honte, car la personne déprimée est paradoxalement une personne très lucide sur certains sujet, comme l'approche de la fin du monde, comme l'ignominie de l'humanité. Bref elle ne se sent pas à l'aise dans les futilités de la vie terrestre caractérisées par le mariage dans le film, mais peu à peu, plus la fin approche, plus Justine revit, plus elle devient lucide, alors que Claire se liquéfie, et que l'optimisme à toute épreuve de John est brisé, c'est à se demander qui est malade…
En dehors de cette histoire apocalyptique, j'ai un petit grief, bien que les plans du début soient sublimes, ils laissent deviner qu'à la fin du film personne ne sera épargné, je le regrette, car la fin en est du coup moins choquante car on y est préparé, mais mon Dieu, ces plans sur la musique de Wagner, on aurait dit des tableaux de peinture dans des musés tellement ils étaient beaux. Un de ces plans qui caractérise la beauté de ce film et son message, le plan sur Justine nue, qui se dore la pilule à la lumière de Mélancholia. Une ambiance bleutée magique, une femme magnifique qui se sent revivre à l'aune de la fin du monde, un film hors du temps. Allez le voir vous ne le regretterez pas, mais je ne veux pas vous mentir, ce film est long, et certains passages mettrons votre patience à rude épreuve, mais ça vaut vraiment le prix d'une place de cinéma, et ce temps ne sera absolument pas perdu.