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Publié par andika

En Fanfare est une comédie sociale qui cache bien son jeu, car c’est aussi un drame profondément humain. L’histoire s’ouvre sur le diagnostic de leucémie du protagoniste, Thibault, un chef d'orchestre mondialement reconnu, incarné avec brio par Benjamin Lavernhe. Cette annonce le propulse dans une quête de donneur de moelle osseuse. C’est ainsi qu'il découvre l’existence de son frère, Jimmy (interprété par Pierre Lottin, qui livre une prestation remarquable dans la palette d'émotions qu'il déploie), un modeste tromboniste du Nord de la France. Et voilà qu'un choc des cultures, des classes sociales et des modes de vie va naître entre ces deux hommes que tout sépare, sauf le sang et la musique.

Thibault, habitué des palaces et de son appartement parisien luxueux, et Jimmy, qui fait face à la désindustrialisation du Nord tout en animant une harmonie locale, vont peu à peu se découvrir, et au-delà de leurs différences, se rendre compte de ce qui les unit. La musique, cette passion partagée, est un terrain d’entente évident, et pourtant, leur rencontre, bien que tardive, n’en est que plus précieuse.

Le film nous montre deux France qui se regardent sans vraiment se comprendre, deux mondes qui ne s’interpénètrent pas, mais qui, à travers la musique, se trouvent des points communs. Le sang, la passion de l’art, des valeurs humaines, et bien sûr, un sens profond de la solidarité, qui se révèle au fur et à mesure que le film avance.

Sous la direction subtile d'Emmanuel Courcol, le film nous plonge dans des scènes à la fois émouvantes et lumineuses. Parmi celles-ci, l'image de Thibault et Jimmy au bord d'un canal, dégustant un kebab, est d’une simplicité touchante, captée avec une douceur visuelle qui contraste avec la trivialité de l'instant. Ce sont ces détails qui rendent le film profondément humain. Et bien sûr, la musique, omniprésente, joue un rôle essentiel dans ce rassemblement. La magistrale ouverture des Hébrides de Mendelssohn résonne puissamment, tout comme l’incontournable Boléro de Ravel, créant une harmonie qui se tisse entre les deux frères.

La musique, dans En Fanfare, n’est pas seulement un arrière-plan sonore ; elle devient un véritable personnage du film. Elle nécessite de jouer ensemble, de partager, de créer une unité. Et cette harmonie musicale, qui demande une concertation collective, résonne également dans la relation entre les deux frères. La fatalité, qui les a séparés, les rassemble par des circonstances tragiques, mais c’est cette même fatalité qui, paradoxalement, leur permet de se retrouver à l’unisson.

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