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Publié par andika

The Fabelmans est un film profondément touchant, drôle et émouvant à la foi. Si personnel. Et il explique tant de la filmographie de son réalisateur qu’on ne présente plus, Monsieur Steven Spielberg. Cette histoire, c’est son histoire, à peine romancée. De son enfance à son entrée dans l’âge adulte et ses débuts à Hollywood.

C’est aussi l’histoire d’une famille. Unie, aimante, juive jusqu’au bout des ongles et qui traverse des épreuves mais qui sait continuer à s’aimer malgré tout. Et la famille est également un thème récurrent du cinéma de Spielberg.

C’est enfin et surtout, une démonstration de la puissance et de la magie du cinéma. Une illustration de la fascination que cet art opère sur nous depuis un peu plus d’un siècle. Une fascination qui ne s’estompe pas, tant les artisans passionnés de la pellicule donnent tout ce qu’ils ont.

C’est un bijou qui ne ressemble à aucun de ses films. Tout commence avec un message du réalisateur adressé au public français juste avant le début du film. Où Steven Spielberg remercie en personne les spectateurs de leur soutien indéfectible à ses films depuis près de 40 ans. Ce dernier constatant que l’ensemble de son œuvre n’allait pas tarder à atteindre les 100 millions de vue dans l’hexagone. Pays des frères Lumière.

Et la première scène est une genèse. Le petit Sam s’apprête à vivre sa première séance de cinéma avec ses parents. Son père (remarquable Paul Dano, tout en retenue mais véhiculant tellement d’émotions), ingénieur, lui explique le principe de la projection à 24 images secondes de la pellicule qui donne l’impression de mouvement de l’image à l’œil humain. Des personnages qui sont géants sur l’écran, de cette magie qui s’opère. Le film projeté est Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth) de Cecil B. DeMille, le sujet est le cirque. Mais une scène attire l’attention de notre jeune spectateur. Le déraillement d’un train après avoir percuté une voiture.

Et c’est ainsi qu’une vocation nait ! Sam d’abord tente de reproduire la scène avec son cadeau d’hanoukka. Rapidement, la caméra fait son apparition dans les mains du petit Sam et ce dernier met à contribution ses sœurs afin de mettre en scène ses idées et ses histoires, plus inventives les unes que les autres. Ce passage sur la révélation du cinéma est d’une grande puissance émotionnelle et capte l’attention du spectateur immédiatement. On est spontanément convaincu de la magie du cinéma tant la mise en scène de Spielberg est prenante.

Sam une fois adolescent continue de filmer tout ce qu’il voit, en ayant acquis un bagage technique impressionnant (montage, réalisation, cadrage, effets spéciaux). Avec ses camarades scouts dans l’Arizona, puis au lycée en Californie. Et il est saisissant de voir à quel point la caméra capte tout. Des vérités familiales qu’on préférerait voir cachées (montage sur le film de vacances). Mais la caméra peut également inventer des choses de toutes pièces. Et plus Sam évolue, plus il découvre ce pouvoir effrayant.

Le film prend un penchant sérieux un fois la famille Fabelman en Californie. La crise familiale s’intensifie, et aussi, le thème de l’antisémitisme s’instaure. Spielberg traite ces thèmes avec une grande subtilité, beaucoup de profondeur mais également énormément d’humour (la recherche de Jésus dans la chambre d’une adolescente très fervente est à cet égard remarquable).

Enfin, le casting remarquable ne gâche rien, avec surtout Michelle Williams, en mère de Sam, tantôt espiègle, tantôt mélancolique, mais toujours rayonnante. Musicienne et maman aimante, très sensible. Et en parlant de musique, entre la bande originale de John Williams, et les différents morceaux choisis issus du répertoire classique, en allant de Beethoven (superbe scène où la mère de Sam interprète la Sonate pour piano n°1) à Haydn, on est plutôt bien servi.

The Fabelman, c’est un film sur la magie du cinéma. Mais c’est aussi la magie du cinéma, offerte par un artisan mordu depuis sa plus tendre enfance. Le cinéma est un art majeur, surtout lorsqu’on sait composer ses plans en fonction de la ligne d’horizon.

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