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Publié par andika

Scream (2022) de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett  reprend le nom original du premier opus de la saga, sorti en 1996, il y a déjà plus de 25 ans. Wes Craven revisitait le genre du slasher à la fin des années 1990, le commentait et en posait de nouveaux jalons. Bien évidemment, plusieurs suites sont sorties dont la plus récente, la quatrième, en 2011, toujours de Wes Craven. Mais le vieux maître est mort en 2015. Toutefois, il a trouvé ses successeurs pour mettre en route un cinquième opus cette année, qui lui est d’abord dédié.

Dès le début, Scream reprend la scène d’ouverture de Scream (1996), la commente, la parodie, mais la célèbre aussi. Une fois de plus, le ghostface revient à Woodsboro afin de semer la terreur. Ce qu’il y a de bien avec ce méchant, c’est que n’importe qui peut enfiler le masque et proposer des nouvelles suites ad nauseum.

Au bout du cinquième épisode, on connait les règles et on s’amuse à deviner qui sont les coupables, sachant pertinemment qu’ils sont à trouver parmi les personnages qui nous sont présentés. On devine l’identité de l’un deux assez facilement mais là n’est pas le propos. Les personnages eux-mêmes ont pleine conscience de la situation et mènent la même enquête que le spectateur. Le film lui-même dès le début intime au spectateur de ne pas spoiler. L’épisode 4 était excessivement méta mais celui-ci le dépasse encore davantage.

Scream ne se contente plus de se commenter lui-même (notamment à l’aide de la série de films Stab qui existe dans l’univers de Scream et qui revient sur les éléments exposés dans les films dans une mise en abîme drolatique). Scream ne se contente plus de commenter le genre de l’épouvante, ou le principe des suites. Scream commente en direct l’industrie du cinéma hollywoodienne, une peu comme le récent Matrix Résurrections. Mais là où la chose diffère, c’est qu’il cible explicitement les films qui ont posé les jalons de la décadence actuelle, et du principe des « requels ». A savoir des reboot qui reprennent des personnages originaux afin de relancer une franchise sur le terreau de la nostalgie, tout en prétendant offrir une suite nouvelle. A cet égard, l’exemple de Star Wars épisode VII Le Réveil de La Force, vient évidemment à l’esprit. Et il ne manque pas d’être cité dans le film.

Le film s’en prend également aux fans puristes qui s’approprient l’œuvre qu’ils aiment jusqu’à en devenir toxiques. Dans le cas de Star Wars, cela se limite bien souvent aux réseaux sociaux. Mais pour Scream, il suffit de mettre un masque et de poignarder des gens (ce qui arrive malheureusement). Mais on constate que ce qui motive ces différents comportements provient de la même source. Et qu’il devient alors nécessaire de prendre de la distance par rapport aux œuvres en questions.

Le méta discours et la critique le permettent. Ainsi, Scream cite deux films de Rian Johnson, réalisateur de Star Wars 8 qui a essayé de faire du neuf avec cette saga.

Cependant, Scream tombe dans tous les écueils qu’il dénonce. Il répète inlassablement la même formule. Reprend ses anciens personnages. Les nouveaux personnages qui croient connaitre toutes les ficelles se font piéger. Et surtout, le film ne renouvelle en rien le genre, et se perd dans son discours méta et son humour facile (notamment dans la mise en scène, qui suggère souvent l’irruption d’un danger alors qu’il s’agit d’une fausse alerte). Mais pour autant, on n’est pas malheureux de retrouver dans ce film ce qu’on a aimé dans les précédents, à savoir l’humour noir, les anciens personnages précités (Sidney, Gale et Dewey) et surtout le petit jeu de massacre dont on sait bien pourtant qui sortira vivant. Scream est un film over-meta, ce qui fait sa force d'hommage irrévérencieux mais aussi son plus grand défaut.

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