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Publié par andika

Paul Thomas Anderson signe son retour derrière la caméra pour un long métrage près de quatre ans après Phantom Thread. Et une fois de plus, il choisit le genre de la romance avec son Licorice Pizza. Mais exit le Royaume-Uni des années 1950 et bienvenue à la Californie des douces années 1970. Exit la photographie froide, se bornant juste à restituer la beauté des tissus, et bienvenue à la lumière irradiante du soleil de la ville des anges.

De nouveau une romance étrange, lui, Gary, 15 ans, lycéen et jeune acteur à qui tout réussi. Elle, Alana, 25 ans, jeune femme vivant encore chez ses parents, forts attachés aux traditions juives ancestrales de la famille, enchaînant les petits boulant en quête d’un sens à sa vie. De ces deux personnages, va naître une histoire d’amour improbable, belle, drôle, mélancolique, lumineuse, étrange mais surtout vraie.

Tout commence de façon banale, dans la cour du lycée, où les élèves se déplacent afin d’aller se faire tirer le portrait pour l’album de fin d’année. Alana est l'assistante du photographe. Gary en voyant Alana, se promet de l'épouser un jour. Même si nous ne sommes pas devant un film d’action les mouvements de caméras sont d'une précision extrême, la réalisation est si soignée, dynamique et virtuose. Notamment au niveau des travellings qui dès la scène initiale, impressionnent. Le film se double d’une photographie à tomber qui baigne l’écran de lumière (souvent naturelle), façon sépia.

Les comédiens si généreux. Le solaire Cooper Hoffman (Gary) marque chacune de ses scènes de sa présence, et là si subtile et douce Alana Haïm offre une impressionnante palette d’émotions à l’écran, pour un rôle plus vrai. Sans oublier tous les personnages bariolés qui interviennent au fur et à mesure du récit, et qui dénote une écriture brillante du scénariste (encore PTA). Impossible de ne pas être ému. PTA retrouve toute la grâce et la poésie de Magnolia ici.

Le film parvient également à se jouer des clichés des romances, avec subtilité et humour (en mettant un garçon plus jeune, en sabotant constamment la relation). Chaque scène est le prétexte d’une nouvelle aventure, voire épopée (la séquence du camion, l’arrestation erronée de Gary, les déambulations nocturnes des deux personnages principaux). Mais le film prend également le temps de se poser, de faire vivre ses personnages, de les faire échanger, évoluer et grandir. Et on apprécie le soin apporté au scénario sur ces points.

Enfin, le ton, qui mise énormément sur l’humour fonctionne à merveille. Même si le rythme est parfois très lent, on est étonné de trouver de la tension dans des scènes narrant des événements banals. Tant et si bien que même s’il y a parfois de la lenteur, ce n’est en aucun cas un manque de maîtrise.

 Licorice Pizza, c’est l’amour sépia, c'est du grand cinéma et c’est une belle claque.

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