Whiplash, la tyranie nécessaire
Whiplash est un film extraordinaire. Je l'avais manqué au cinéma l'année dernière et je suis heureux de m'être enfin rattrapé !
Cinéma et musique font toujours bon ménage et ce film ne déroge pas à la règle. C'est le face à face entre l'élève batteur Andrew, interprété par un excellent Miles Teller, avec son professeur, Fletcher, campé par un exceptionnel JK Simons qui a d'ailleurs remporté un Oscar grâce à ce rôle.
Ce film nous montre ce qu'il faut faire pour devenir un artiste accompli. La talent n'est rien, il n'y a que le travail acharné qui permet d'atteindre son but. Pour devenir quelqu'un de grand, une personne dont on se souviendra, cela requiert des sacrifices inouïs. Comme par exemple lorsqu'on voit Andrew jouer de la batterie jusqu'à en saigner ou encore, lorsqu'il largue sa copine car il sait qu'il n'aura pas de temps à lui consacrer s'il veut devenir un grand musicien.
Ainsi, il faut regarder le personnage de Fletcher non pas comme un professeur sadique mais comme une personne qui place son art au dessus de tout. Ainsi, lorsque la musique est honorée et magnifiée, lorsqu'elle est bonne, sonne, ne triche pas (merci Goldman), chacun des personnages met ses différends de côté et vit simplement la musique, ce qui nous donne de grands moments de cinéma.
Dans ce duel, la tension est omniprésente, qu'elle soit verbale ou musicale et c'est assez fou à voir sachant le peu de moyens nécessaires à la mettre en place. Les comédiens sont vraiment super justes dans toutes leurs scènes. Ou comment un scénario original, une histoire simple permettent d'atteindre des hauteurs insoupçonnées.
Enfin, comment ne pas penser à Black Swan devant ce film, en effet, la quête de perfection de l'artiste peut l'amener à perdre la raison. Mais combien de chefs-d’œuvre aurions nous en moins sans ces fous qui sont dans la quête de l'absolu ? Pouvons nous tolérer la perte d’œuvres géniales juste pour ne pas heurter les artistes ? J'en doute et ce film nous montre bien que non !