Le Bal des vampires (1967): Pastiche loufoque
Le bal des vampires ne figure pas dans le haut de la filmographie de Roman Polanski, et pourtant, c’est un film incontournable. Une fois de plus, il s’agit d’un exercice de style pour le réalisateur qui s’empare d’un genre et se l’approprie. Dans ce cas, nous voici dans le film d’épouvante, avec des vampires, mais du côté de la parodie.
Avec d’un côté, les deux protagonistes, chasseurs de vampires, formant un duo comique digne de Don Quichotte et son fidèle Sancho. De l’autre côté, les villageois de la Transylvanie complètement effrayés par leurs voisins ténébreux.
Au milieu d’un décor enseigné, poussiéreux, plein de toiles d’araignées et de mystère, Polanski s’amuse comme un fou, et promène sa caméra avec aisance. Pour reluquer d’un côté les jeunes femmes qui peuplent l’auberge de façon grossière (mais comment résister à Sharon Tate). Mais surtout, pour installer un climat instable où on ne peut pas douter que des créatures fantastiques se complaisent.
Tout est détourné, moqué, ridiculisé. Ainsi nos fiers chasseurs ne vont jamais réussir à inscrire une proie à leur tableau de chasse. Mais aussi, les prédateurs se gardent bien de s’attaquer aux humains de façon trop frontale et directe. Chacun prenant le temps de s’observer et même d’échanger, entre faux semblants et réelles menaces.
Les comédiens sont tous dans le ton, les costumes sont d’une très belle facture et enfin, la séquence du bal est d’une maitrise inouïe, et d’une drôlerie rarement égalée. Roman Polanski signe avec le Bal des vampires une comédie ultime qui ne vieillit pas un seul instant.