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Publié par andika

Babylon est le dernier film en date de Damien Chazelle et sans doute le plus ambitieux. Par ses proportions tout d’abord, avec une durée supérieure à 3 heures de film. Par son casting aussi, où Brad Pitt tient le rôle principal masculin et on ne présente plus cet acteur. Et côté féminin, la radieuse Margot Robbie, jeune actrice australienne et star montante d’Hollywood.

Babylon n’est pas un film compliqué, doté d’une histoire profonde aux diverses ramifications. Au contraire, pour un film de 3h, il est très simple. Il s’agit d’une lettre d’amour au cinéma. Pleine d’enthousiasme, de passion mais aussi, malheureusement de maladresse.

L’histoire suit simplement le destin croisé de différents personnages dans le Hollywood de la fin des années 1920 et du début des années 1930, lors de la transition du cinéma muet vers le cinéma parlant. Certains tireront leur épingle du jeu tandis que d’autres déclineront.

Il n’était pas nécessaire de faire 3h de film pour raconter cette histoire. Car même si elle est simple, le paysage décrit lui, est luxuriant, fou, riche, varié et il est vrai qu’on ne se lasse pas de contempler cet Hollywood décadent. De la séquence initiale de la fête, véritable orgie de plaisirs infinis (sexe, drogue, danse), à l’énergie folle, servi par des travelings impressionnants et une photographie stylisée, chaude, offrant des images magnifiques.

Mais Hollywood, ce n’est pas que la fête. C’est aussi des tournages difficiles. Des flops en salle. Des problèmes d’addiction en tout genre face à toutes les tentations qui se présentent.

Mais tout cela fait partie d’un processus créatif qui concourt à la confection du cinéma, que l’on appelle 7ème art. Art, qui a toute son importance. Ce que ne cesse de répéter le comédien Jack Conrad, le personnage de Brad Pitt sans la moindre subtilité, afin de bien faire entrer le message dans le crane du spectateur.

Car oui, le seul message que veut véhiculer ce film, est l’importance du cinéma, qui est la somme de nombreux autres arts (théâtre, musique, peinture). Mais le film est trop premier degré, et Chazelle oublie de raconter son histoire tant il est obsédé par son message qui, à force d’être martelé, finit par agacer. Certaines séquences ne sont là que pour émouvoir le spectateur et essayer de lui tirer des larmes. Ils font penser à ces pancartes du cinéma muet qui décrivaient le contexte d’une scène. Et sur la pancarte de Chazelle, on pourrait y lire « Soyez ému maintenant ! »

C’est ainsi que l’on reçoit la longue séquence finale où Manny (Superbe Diego Calva), se retrouve en larmes devant un film au cinéma. Et pour appuyer sa mise en abîme, Chazelle cite son propre film, puis dans un montage agité projette les extraits des films de ses collègues (Matrix, Avatar, Terminator 2, pour ne dénombrer que ceux-là).

Ce manque de subtilité gâche un peu l’impression d’un film pourtant sympathique, même si certaines obsessions du réalisateur sont parfois étonnantes, (l’humour pipi caca est à cet égard particulièrement curieux). Cependant, la direction artistique impeccable, les décors et la musique omniprésente offrent des séquences virtuoses et mémorables. Toutefois, devant Babylon, on ne peut pas s’empêcher de penser que Damien Chazelle ne fera plus jamais un aussi bon film que Whiplash.

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