Le quai épisode 5: Fin de parcours pour Florence
Après les épisodes 1 & 2, puis les épisodes 3 & 4, il était temps de conclure l'histoire de Florence en Normandie avec la Cie Jetz. C'est ce que parvient de faire avec brio l'épisode 5. Deborah Banoun et Anne Seiller mettent un point final à l'histoire de Florence en retournant aux sources de son existence dans un rebondissement étonnant mais logique. En effet, pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient et c'est exactement ce que fait Florence. Qu'il est loin le temps où elle était tête à claque et n'écoutait personne. Tel Ulysse dans l'Odyssée, elle a accompli son voyage. Mais il ne s'agit pas que de l'histoire de Florence.
En effet, cet ultime épisode est une fois de plus l'occasion de dénoncer les failles de notre société. En plus des questions d'identité qui peuvent affecter les parcours de chacun, le monde du travail est encore un sujet d'approfondissement. Là où le thème du harcèlement était abordé auparavant, ici, c'est le viol qui est traité. L'article 222-23 du code pénal définit le viol comme étant tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise.
Mais la définition de la loi pénale ne saisit pas forcément les cas complexes de la vie réelle. Dans le cadre professionnel, les choses sont parfois floues et même pour les victimes malheureusement. Ainsi, même en étant victime, il est parfois difficile de dire qu'on a subi un viol. De surcroît, lorsque cela assure de la perte de son emploi. Alors, on n'a pas consenti à la relation mais on s'en est accommodé, on a été victime d'une sorte de chantage mais attention, il ne faut pas prononcer le mot tabou. Par ce cas, on décrit le pire cas de précarité. Elle conduit à une vulnérabilité insupportable dont profitent des personnes peu recommandables. Et pourtant, la contrainte existe bel et bien, et même sans usage de la force ou de la violence. Néanmoins, il s'agit de la plus grande violence et du plus grand outrage.
Violence également ces tentatives d'émancipation de la condition de salarié. Quel meilleur moyen que de devenir son propre patron ? On n'en trouve pas de plus logique et pourtant, c'est le parcours du combattant. Commencer une activité sans se payer peut s'avérer problématique, de quoi commencer un syndicat avant même d'avoir monté la boite.
Ainsi, on se rend compte qu'une fois qu'on est dans l’étau de la précarité, on a tendance à tourner en rond. La récurrence des thèmes qui interviennent au fur et à mesure des épisodes figurent bien la récurrence de la précarité dont il est atrocement difficile de sortir tant elle a de formes différentes.
Mais à travers l'histoire de Florence, on se rend compte qu'avec l'amour, l'amitié, on peut déplacer des montagnes. Passer outre certains antagonismes. Mais à trop vouloir bousculer certaines choses, malheureusement, le risque du retour de bâton n'est jamais bien loin. Cruelle analogie entre la précarité qui est une sorte de séparation du tissu social, et d'autres séparations qui sont d'ordre davantage politico ethnique.
La précarité est un fléau qu'il faut combattre coûte que coûte, car il enlève la dignité à l'humain.
Moi, j’étais au @TheatreTreize ce soir l’épisode 5 et dernier du Quai 😊 pic.twitter.com/M4NBm6UtfO
— Andika 🇫🇷⭐️⭐️ (@Nyantho) 18 février 2019