Ready Player One: Pimpant !
Papy fait de la résistance. Spielberg est septuagénaire et il livre encore des films avec une telle énergie. Il a toujours son mojo, c'est le boss et il vient encore de le prouver avec Ready Player One. Film éblouissant, mordant, plein de jeunesse et d'optimisme. L'histoire est simple, il s'agit d'un jeu vidéo géant, il faut trouver un œuf de pâques pour gagner. Il ne fallait pas se fier à la bade annonce totalement dégueulasse. Le film est visuellement très beau. Que ce soit le monde futuriste qui a vu passer des catastrophes écologiques. Ou que ce soit d'un autre côté, l'oasis, d'une folle richesse visuelle. Une sorte de World of Warcraft en grandeur nature où la Terre entière se connecterait, au point de supplanter la réalité. Mais on peut également penser à Matrix en parlant de monde onirique, même si ici, les humains ont conscience d'être connectés à l'oasis.
Toutefois, l'attrait de ce monde virtuel a tendance à déshumaniser les protagonistes, ainsi, le grand méchant, Sorrento, interprété par Ben Mendelsohn (parfait dans ce registre) est au comble de la déshumanisation et de l'avidité. PDG d'une grande entreprise, il ne cherche que le profit. Il ne va pas dans l'oasis pour jouer mais que pour gagner. Et tout le film nous montre qu'il faut privilégier la beauté du jeu au gain. Que pour s'amuser, il ne convient pas de rechercher la victoire à tout prix. Que l'argent n'achète pas tout.
Ainsi, en étant simple et naïf en apparence, ce film interroge sur notre société actuelle, tout en se baignant avec volupté dans les multiples références des eigthises, et c'est assez jouissif. Entre du Van Halen et du George Michael, Retour vers le Futur et les arcades, c'est une symphonie à la gloire d'un passé révolu qu'on tente inlassablement de faire revivre. Mais il ne faut pas vivre dans le passé pas plus qu'il faut vivre dans un monde virtuel. Bien au contraire, il faut profiter de l'instant présent, dans la réalité, et prendre soin de ses interactions avec les gens, ses relations humaines car c'est ce qui compte le plus au final. Ainsi, lorsque Sorento redevient humain l'espace de cinq minutes, lorsque l'émotion de Wade (le héros) le fait pleurer, on atteint le sublime.
Le casting est formidable, mention spécial à l'impeccable Mark Rylance qui joue la grand manitou nommé Halliday !
Ready Player One est un film à très grand spectacle doublé d'une belle réflexion sur notre monde. Papy Spielberg nous délivre une fois de plus un très, très beau message. Il faut vraiment l'en remercier. Oui il faut continuer à rêver, mais en ayant quand même les pieds sur Terre et en agissant afin de ne pas passer à côté de sa vie.