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Publié par andika

En ce mois de juillet 2022, la mythique salle parisienne, le Max Linder située du côté des Grands Boulevards, rendait hommage au compositeur Ennio Morricone en projetant des films dont il avait signé la bande originale. L'occasion immanquable de découvrir dans des conditions exceptionnelles Le Bon, la Brute et le Truand (1966) de Sergio Leone.

Ce Western est connu de tous, même de ceux qui ne l'ont jamais vu. Sa musique est entrée par effraction, notamment son thème mythique reprenant le chant d'un coyote, mais surtout, le morceau intitulé l'Extase de l'or qui jalonne la publicité depuis tant d'années.

Mais plus que la musique, ce film est une leçon de mise en scène et de narration. Le maître Sergio Leone démontre une maîtrise parfaite. De la composition de ses plans. Du rythme, des dialogues. En 3h de film, il nous permet de comprendre tous les enjeux, tant le récit est fluide. D'un début uniquement visuel sans aucun dialogue, qui brusquement bifurque sur de l'action et la présentation du truand, l'inénarrable Tuco (Eli Wallach, tout bonnement exceptionnel).

Le scénario est pourtant mince, simple à comprendre, mais tellement bien exploité. Trois hommes, durs, sont à la quête d'une grosse somme d'argent. Et ce, en pleine guerre de sécession, qu'ils traversent, sans prendre vraiment parti, mais en ne s'intéressant qu'à eux-mêmes. Enfin, aucun des trois ne détient toutes les informations pour localiser le trésor. Simple, limpide et exploité à la perfection.

La quête des personnages devient rapidement la quête des spectateurs, et les péripéties n'en sont que plus intenses. Le souffle épique ne retombe jamais. Chaque nouvel obstacle est un défi à relever. Mais rien ne semble insurmontable pour ces personnages. Le bon, Blondin, interprété par un Clint Eastwood au pinacle du charisme, et enfin, la brute, interprétée par l'inquiétant Lee Van Cleef. Les ennemis mortels d'un temps qui cherchent à se faire du mal mutuellement, doivent à un autre moment, veiller les uns sur les autres. Ainsi, l'évolution des relations entre les personnages est toujours fluctuante et place le spectateur dans une incertitude continue.

Tous ces éléments concourent à l'édification d'un monument mythique du cinéma dont on ne peut pas se lasser. Malgré la qualité inégale du son (peu de prise directe des dialogues). Malgré la longueur du film également qui est nécessaire afin de pleinement infuser.

Le Bon, la Brute et le Truand est une expérience cinématographique essentielle, qui jamais ne se démode, jamais ne s'oublie et surtout, dont on ne se lasse pas.

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N
Il est passé à la télé en début de semaine. Je ne l'avais pas vu depuis plus de dix ans, sans doute. Dans toute la première moitié, Eastwood joue assez mal et, surtout, le film a très mal vieilli contrairement à d'autres chefs d'oeuvre comme Il était une fois dans l'ouest. Très déçu...
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A
Le problème majeur du film est le mixage sonore. Ce qui peut conduire à certain dialogues assez étranges. Je l'ai vu en VO pour ma part. Et oui, il est passé sur France 3 lundi dernier, c'est drôle ! Moi je l'ai vu samedi au Max Linder. Et franchement, au cinéma, c'est quand même impressionnant !<br /> Sympa de venir commenter ici :)