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Publié par andika

Je verrai toujours vos visages de la cinéaste Jeanne Herry est un long métrage qui fait oeuvre utile. La réalisatrice, en s'emparant du sujet peu connu encore du public, de la justice restaurative, livre ici un film profond et révélateur sur l'état de notre société, de notre justice, de nos fractures et incompréhensions. 

Pour qui est familier du droit, la justice restaurative n'est pas une nouveauté. Venue d'outre Atlantique, elle a été instaurée dans le droit français par la loi n° 2014-896 du 15 août 2014. Le principe est simple, il s'agit d'un moment d'échanges dans un cadre sécurisé entre des victimes d'infractions, et des auteurs d'infractions similaires, mais qui ne sont pas les auteurs des faits dont ont été victimes ceux qu'ils rencontrent..

Jeane Herry prend suffisamment le temps d'être didactique avant d'entrer dans le vif du sujet et de faire se parler ses personnages. Et chaque personnage est écrit avec grand soin. Loin des clichés et des facilités. Au contraire, chacun a ses nuances et ses spécificité, et les interactions n'en sont que plus fécondes. Et chaque comédien livre une performance époustouflante. Rarement un casting n'aura autant répondu présent dans son ensemble. Le jeu des acteurs est criant de vérité, et on oublie parfois que nous sommes devant une oeuvre de fiction.

Visuellement, et au niveau de la mise en scène, la façon de filmer la salle de réunion, avec le cercle formé par les participants, avec notamment un plan en plongée, crée une impression d'équilibre. L'usage fréquent du champ-contrechamp se justifie aussi pleinement quand la caméra se concentre sur la personne qui parle. La photographie assez sobre participe de l'ambiance du film, basée sur le dialogue et l'écoute.

Car oui, ce film est utile et montre ce dont manque le plus notre société. Le temps qu'on prend pour s'écouter, se comprendre et avancer ensemble. Un film très enrichissant.

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